Le clocher de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption d’Essertenne (Saône-et-Loire) , un édifice datant du XIIᵉ siècle, a été transformé en un support ignoble pour des antennes relais, marquant ainsi une étape dramatique dans l’érosion de la sacralité des églises. Ce projet, mené par l’opérateur téléphonique SFR, a suscité une vague de protestations au sein de la population locale.Ces quatre caissons « cache antennes » qui doivent accueillir les antennes de téléphonie mobile ne sont pas seulement une atteinte à l’esthétique du village, mais aussi un signe d’une dérive plus vaste : celui de la banalisation des lieux sacrés. L’église, qui devait incarner l’élévation spirituelle et la beauté divine, se voit désormais réduite à un simple espace utilitaire, un objet comme un autre dans le paysage de la modernité consumériste.
France 3 Régions précise que SFR, après avoir été critiqué par la population et le maire d’Essertenne, Marc Maillot, avait promis de « revoir sa copie » lors d’une réunion publique en janvier dernier. Pourtant, près de trois mois après ces engagements, les caissons sont toujours là, sans modification notable. Le maire, visiblement désabusé, souligne : « On a toujours nos fameux caissons sur le clocher. »
Les propositions avancées par SFR, comme installer les antennes directement sur le clocher ou les dissimuler dans les abat-sons, n’ont pas convaincu. Le Conseil Municipal a même écrit au sous-préfet pour demander que les antennes soient installées ailleurs. Mais cette incertitude, ce manque de décision, reflète une situation bien plus large : celle d’un abandon des lieux sacrés face aux nécessités économiques et technologiques.
La situation actuelle illustre de manière dramatique le processus de dé-sacralisation de l’Église en France. Autrefois des symboles de la foi chrétienne, les clochers sont aujourd’hui traités comme des structures fonctionnelles banales, prêtes à accueillir n’importe quelle technologie intrusive. Les antennes relais n’ont pas seulement défiguré le paysage architectural du village, elles ont aussi brisé le lien entre l’espace sacré et la communauté chrétienne. L’église, ce lieu de prière, de rassemblement et de contemplation, devient alors un simple bâtiment, comme un autre, livré à l’utilité industrielle.
En lançant une pétition pour dénoncer cette dérive, Tribune Chrétienne a voulu alerter sur les dangers d’une telle transformation. Il ne s’agit pas simplement de l’implantation d’un équipement technique sur un monument historique ; il s’agit de l’érosion progressive de la signification profonde de ces lieux. Le clocher, symbole d’élévation spirituelle et de lien avec le Ciel, se voit sacrifié sur l’autel de la rentabilité. Dans un contexte où les églises sont déjà de plus en plus menacées par la laïcisation et l’abandon, il est d’autant plus scandaleux de voir ces édifices utiliser à des fins commerciales sans égard pour leur nature sacrée.
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Il est difficile d’imaginer plus grande défiguration de l’Église. Ces lieux doivent être préservés pour leur symbolique chrétienne. L’Église, à travers ses bâtiments, est le reflet d’une foi vivante qui se trouve aujourd’hui mise à mal par des choix comme celui-ci. La mairie d’Essertenne, qui a laissé faire ce projet, a clairement manqué de discernement en autorisant l’installation de ces caissons. La municipalité aurait dû se montrer plus vigilante, plus respectueuse de l’histoire et de la sacralité de ces lieux.Si ce phénomène n’est pas arrêté, nous risquons de voir d’autres églises devenir de simples espaces polyvalents, prêts à accueillir des antennes, des panneaux publicitaires, ou tout autre équipement susceptible de générer des profits. C’est une menace pour l’identité chrétienne, pour le respect du sacré et pour l’héritage que nous transmettons aux générations futures.
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