Par Philippe Marie
Il y a des jours où l’on se demande si les chaînes du service public mesurent encore la gravité de leurs actes. Car ce qui s’est produit avec la vidéo de France Info TV établissant un rapprochement délirant entre les marchés de Noël et le nazisme dépasse de loin la simple erreur journalistique. Nous sommes devant une faute professionnelle majeure, une déformation historique flagrante, et surtout une attaque frontale contre l’identité chrétienne de millions de Français. Devant la colère et la levée de boucliers, la chaîne a fini par retirer en catastrophe son sujet. Mais le mal est fait et les fidèles ne sont plus dupes.
Associer, même de manière allusive, une tradition chrétienne vieille de six siècles, née au cœur du Moyen Âge, avec l’idéologie la plus meurtrière du XXe siècle relève d’une manipulation idéologique consciente. Les marchés de Noël apparaissent au XVe siècle, en Alsace et dans les régions germanophones, comme lieux d’échanges, de fête, de solidarité et de préparation spirituelle à la Nativité.
Le nazisme, lui, n’a rien inventé, rien créé, rien institué. Il a tenté, comme toute idéologie totalitaire, de récupérer, de dénaturer, de défigurer les symboles chrétiens pour les instrumentaliser. Cela ne fait pas de ces symboles des créations nazies. C’est une évidence pour n’importe quel historien sérieux. Faire croire le contraire relève d’une falsification qui ne trompe plus personne.
À la rédaction de Tribune chrétienne, nous avons reçu une avalanche de courriels. Des familles, des paroisses, des responsables associatifs nous écrivent leur indignation. Beaucoup nous disent ne plus supporter ces attaques incessantes contre la foi chrétienne. D’autres s’interrogent : comment, dans un pays qui se revendique attaché à la liberté de conscience, peut-on traiter ainsi des millions de croyants ? Pour eux, ce reportage n’est pas un accident. Il s’inscrit dans une dynamique déjà visible depuis longtemps, qui tend à caricaturer les traditions chrétiennes, à délégitimer leur place dans la culture française, à insinuer qu’elles seraient suspectes, voire dangereuses.
Ce procédé qui consiste à instiller le soupçon politique dans les fêtes populaires porte un nom : la diabolisation culturelle.Le point commun entre l’idéologie nazie et l’idéologie de certains journalistes c’est la haine, la haine de l’autre , différent car porteur d’une identité qui ne correspond pas à la leur
Que France Info TV diffuse un sujet aussi grossièrement biaisé n’est pas seulement regrettable, c’est indigne du service public financé par tous les contribuables. Et l’imbroglio entre les équipes de France Télévisions et celles de Radio France ne change rien : ce que les Français voient, c’est une institution qui se défausse, qui s’excuse à moitié, qui recule sans jamais reconnaître pleinement la faute.
Pour un sujet d’une telle gravité, les Français n’attendent pas des explications technocratiques mais des excuses. De vraies excuses. Officielles. Publiques.
Les marchés de Noël ne sont pas un folklore vide, ni un prétexte pour militantisme idéologique. Ils sont un héritage chrétien, culturel et spirituel transmis de génération en génération, symbole d’espérance au cœur de l’hiver : ils portent le témoignage de la venue du Divin Messie Les associer au nazisme, même fugitivement, c’est salir l’histoire, humilier les croyants et falsifier la mémoire collective catholique de la France.
Il est temps que certains journalistes comprennent que les catholiques ne sont pas des boucs émissaires et qu’ils ne se tairont plus. Nous demandons, avec les milliers de fidèles qui nous ont écrit, que la direction de France Info présente ses excuses publiques. C’est la moindre des choses pour réparer une faute qui, elle, ne disparaîtra pas d’un simple clic.


