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Le Vatican se transforme-t-il en entreprise privée : quel avenir pour ses employés ?

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Cette situation renforce la perception que le Vatican évolue de plus en plus comme une entreprise classique, s'éloignant ainsi de ses valeurs fondamentales.

Le Vatican traverse une crise interne majeure. Les employés laïcs, au nombre de 4 000, ont lancé un cri d’alarme via un communiqué de l’Association des Employés Laïcs du Vatican (Adlv). Ce document détaille des préoccupations croissantes concernant les réformes récentes, les coupes budgétaires et les externalisations, qui, selon l’Adlv, n’ont pas seulement échoué à produire les résultats économiques escomptés, mais mettent également en doute le sens même du travail au sein des structures vaticanes.

Le communiqué publié le 22 août débute par la gestion de la masse salariale, notamment la suspension du biennium d’ancienneté. « Cette mesure, loin d’être indolore, a coûté des milliers d’euros aux employés et n’a pas réussi à donner un tournant significatif à la situation financière du Saint-Siège, » souligne l’Adlv. Les employés critiquent également les « mesures restrictives » telles que le blocage des embauches et des heures supplémentaires, qui accentuent la précarité et l’incertitude au sein du personnel.

Les inquiétudes portent également sur la « réforme des rémunérations » annoncée, avec aussi des interrogations sur les éventuels changements concernant les retraites. « Nous observons que les promotions et les nouvelles responsabilités continuent d’être attribuées à quelques individus, souvent sans critères de mérite, ce qui affecte les budgets, » ajoute le communiqué.

Cette situation renforce la perception que le Vatican évolue de plus en plus comme une entreprise classique, s’éloignant ainsi de ses valeurs fondamentales.

Plus loin, l’association critique les externalisations et les privatisations, qu’elle voit comme un « changement radical de cap » : « Nous passons d’une communauté inspirée par les valeurs de l’Évangile à une entreprise à part entière.Par ailleurs le patrimoine immobilier a été confié à des agences immobilières italiennes par le biais d’un accord avec l’administration du patrimoine du Saint Siège. De plus, les investissements mobiliers ont été transférés à des sociétés privées principalement américaines. Le supermarché du Vatican, l’Annona, sera bientôt géré par un groupe renommé.

l’Annona, supermarché du Vatican – DR

Enfin,l’Adlv exprime une inquiétude croissante face à la « désintégration progressive » des ressources internes. « Nous avons la perception que le corps se déconstruit peu à peu. Pourquoi ne pas renforcer les ressources internes, qui deviennent de plus en plus démotivées et confuses ? » s’interroge l’association.

Le mécontentement grandit, et les employés sont de plus en plus préoccupés par l’avenir de leur travail dans la cité vaticane. Le climat de malaise grandissant appelle à une clarification urgente avant l’Assemblée Générale de septembre pour réconcilier les réformes économiques avec les valeurs traditionnelles du Saint-Siège.

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