Fin juillet 2024, Monseigneur Fernando Ocáriz, prélat de l’Opus Dei, a accordé une interview à El Mercurio lors de sa visite pastorale au Chili, où il a abordé des questions clés concernant l’Église et l’institution qu’il dirige. Dans cet entretien, il a exprimé des points de vue intéressants sur l’Opus Dei, les défis contemporains de l’Église, et la manière dont l’institution s’adapte aux évolutions de la société.
L’Opus Dei, fondée en 1928 par saint Josemaría Escrivá, est souvent caractérisée par des adjectifs tels que « conservateur », « puissant » et « hermétique ». Mgr Ocáriz répond à ces perceptions en soulignant que chaque personne peut avoir des opinions différentes sur l’institution. Il explique que « chacun peut avoir ses propres opinions et raisons pour évaluer la réalité ».
Des personnes joyeuses, simples et ouvertes
Il ajoute que faire connaître la véritable nature de l’Opus Dei est en partie la responsabilité de ses membres : « Vivre authentiquement sa propre vocation ». Il espère que l’Opus Dei sera perçu comme « des personnes joyeuses, simples et sereines, ouvertes et compréhensives », mettant en avant la dimension humaine et amicale des membres de l’institution.
Concernant l’apport de l’Opus Dei à l’Église, Monseigneur Ocáriz précise que « la principale contribution de l’Opus Dei est d’accompagner les laïcs pour qu’ils soient les acteurs principaux de la mission évangélisatrice de l’Église dans le monde, un par un ». Les laïcs, selon lui, sont des acteurs essentiels de l’évangélisation, apportant la chaleur et l’amitié du Christ dans tous les aspects de la vie quotidienne, des écoles aux familles, en passant par les bureaux et les terrains de sport.
Lire aussi
L’Opus Dei a également dû faire face à des accusations d’abus, une question délicate que Monseigneur Ocáriz aborde avec sincérité. Il reconnaît que « les fautes et péchés personnels sont connus de chacun » et souligne que certaines personnes ont été blessées par des comportements ou des situations spécifiques. Il mentionne que depuis 2013 ?l’Œuvre a mis en place un protocole de protection des mineurs et des personnes vulnérables et travaille sur la création de canaux de résolution pour accueillir les personnes souhaitant être entendues. Cette démarche vise à répondre aux défis de transparence et de responsabilité au sein de l’institution.
Sur la récente réforme voulue par le Pape François
La récente réforme des statuts de l’Opus Dei par le Pape François a suscité des interrogations. Mgr Ocáriz explique que ces changements sont « une réponse à une demande du Pape » et visent à adapter l’Œuvre aux évolutions sociétales tout en conservant son essence. Il précise que « les modes de faire et de dire changent, mais l’essence, l’esprit, demeure ».
Selon lui, ces réformes sont une opportunité pour renforcer la mission de l’Opus Dei tout en restant fidèle à son charisme fondamental.
Le déclin des catholiques au Chili
Au Chili, la diminution du nombre de catholiques est une réalité préoccupante., c’est pourquoi Monseigneur Ocáriz met en garde contre le danger du repli en déclarant : « Il serait erroné de se retrancher. En tant que disciples de Jésus-Christ, nous devrions ressentir comme propres les aspirations, les besoins et les souffrances de toutes les personnes et travailler côte à côte avec elles ». Il encourage les catholiques à s’engager activement dans la société pour diffuser le message de l’Évangile avec conviction et sérénité, même face à une diminution des chiffres.
À travers cette interview, Monseigneur Fernando Ocáriz offre une perspective précieuse sur l’Opus Dei et ses efforts pour s’adapter aux défis actuels tout en restant fidèle à ses principes fondamentaux. Il invite à une approche plus nuancée et humanisée de l’institution, mettant en avant la nécessité de transparence, d’engagement authentique et de mission évangélisatrice dans un monde en constante évolution.