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L’Église d’Afrique, symbole de la confusion et du futur chaotique de l’Eglise « post-synode » ?

Cardinal Fridolin Ambongo  et le  cardinal Cristóbal López Romero
Cardinal Fridolin Ambongo et le cardinal Cristóbal López Romero
L'on a l'impression que dans cette "Eglise en marche" qui " doit sortir d'elle-même" au plus près des " périphéries" c'est le dernier qui parlera qui aura raison...

« C’est une contradiction de la foi et de l’Évangile », a déclaré le cardinal Robert Sarah à propos de Fiducia Supplicans ,le document qui propose des bénédictions pour les couples de même sexe. Ce synode terminé, apparaissent des questions fondamentales sur l’avenir de l’Eglise, notamment symbolisées par les réactions divergentes en Afrique face à Fiducia Supplicans. Alors que le concept de synodalité est encore flou pour de nombreux fidèles, la mise en pratique de ses nouveaux principes  » de marcher ensemble » pourrait être source de multiples divisions au sein même de l’Eglise.

En Afrique, les tensions sont déjà palpables. D’un côté, le cardinal Fridolin Ambongo, président des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar, a fermement rejeté la mise en œuvre de Fiducia Supplicans , arguant que cela entraînerait la confusion dans un contexte culturel qui ne peut accepter de telles bénédictions. Il affirme que cette position est en accord avec la foi catholique et insiste sur l’importance de la conversion.

De l’autre, le cardinal Cristóbal López Romero a annoncé la mise en œuvre de Fiducia Supplicans dans sa région, défiant ainsi l’autorité de la déclaration d’Ambongo. Cette dichotomie souligne non seulement un écart de perspective parmi les évêques africains, mais elle met également en lumière une possible fracture au sein de l’Église, avec des autorités ecclésiastiques allant à l’encontre des enseignements traditionnels, sous la pression de la nouvelle normalité synodale.

Ce synode pourrait ainsi marquer le début d’une ère de division au sein de l’Église, remettant en question la nature même de la communion catholique. Les mots de Monseigneur Romero, affirmant qu’il est nécessaire de « s’excuser les uns aux autres », laissent perplexes : à quel point cette « humilité de l’excuse » sera-t-elle suffisante pour surmonter les fractures croissantes ? L’Église est à un carrefour, et le chemin à venir s’annonce semé d’embûches, rendant d’autant plus urgente la nécessité d’un retour aux fondements de la foi catholique.

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Est-ce donc une anticipation de la synodalité en action ?

L’accent constant mis sur l’« écoute et le dialogue » pourrait-il mener à une Église où une pratique est considérée comme légitime dans un diocèse ou une région, tout en étant illicite dans une autre ? La question se pose alors que les positions des cardinaux Ambongo et Romero s’opposent : l’un interdit, tandis que l’autre autorise.

Une Église synodale d‘« écoute et de dialogue » risque de se transformer en une institution où coexistent « écoute, dialogue et contradictions ». Si ce modèle se propage à travers les diocèses, l’Église catholique pourrait bientôt ressembler davantage à une mosaïque de croyances et de pratiques, à l’instar des confessions protestantes : à trop s’écouter mutuellement , l’on n’entend plus la Parole.

Ainsi, un diocèse pourrait permettre la pratique des femmes diacres, invoquant une nécessité particulière, tandis qu’un autre la condamnerait comme contraire à l’enseignement de l’Église. Cette coexistence de pratiques et d’enseignements contradictoires ne peut cependant pas s’aligner avec la Vérité immuable de la doctrine Chrétienne.

Si une Église synodale signifie la coexistence de divisions, la centralité de la Foi catholique ancrée dans un enseignement unifié et précis du Christ devient préoccupante. L’Église « une, sainte, catholique et apostolique » risque de se transformer en une entité « divisée, contradictoire et confuse ».

Cette évolution soulève d’importantes interrogations quant à l’avenir de notre communion dans la Foi, mettant en lumière les dangers d’un synode qui pourrait en réalité éloigner l’Église de ses fondements essentiels. L’on a l’impression que dans cette « Eglise en marche »* qui  » doit sortir d’elle-même » au plus près des  » périphéries » c’est le dernier qui parlera qui aura raison…

*« L’Eglise est appelée à sortir d’elle-même et à aller vers les périphéries, pas seulement géographiques, mais également celles de l’existence. » déclaration du Pape François prononcée le 9 mars 2013 ( alors cardinal Bergoglio pas encore Pape).

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