Le document final du Synode, publié le 26 octobre 2024, soulève des interrogations profondes quant à l’identité même de l’Église catholique. Après un processus synodal qui a débuté en 2021 et qui a été débattu à Rome pendant deux ans, le Pape François a décidé d’adopter le texte intégral sans publier d’Exhortation Apostolique, déclarant ainsi ce document au cœur du Magistère de l’Église .
Ce choix inédit questionne aussi sur la direction dans laquelle l’Église s’oriente. En effet, les 355 membres du Synode ont voté chaque paragraphe des 54 pages du document, qui traite de questions sensibles telles que le rôle accumulé des femmes, l’importance de la participation des laïcs, et la nécessité d’un collectif dans la prise. de décision.
Cette démarche est-elle vraiment fidèle à l’esprit de l’Église ou annonce-t-elle une nouvelle ère qui pourrait s’éloigner des fondements traditionnels ?
Le document final présente des suggestions concrètes. Il est divisé en cinq parties distinctes, chacune abordant des thématiques différentes : le Cœur de la synodalité, l’Unité sur la barque, le Jetez les filets, Une pêche abondante, et la mission d’un peuple de disciples missionnaires. En s’interrogeant sur ces titres, nous devons nous demander : ces changements sont-ils réellement compatibles avec la doctrine catholique ?
Rôle accru des femmes : un recul ou un avancement ?
Le document encourage un examen approfondi du ministère diaconal pour les femmes et évoque la possibilité d’un rôle accumulé dans les instances décisionnelles. Le paragraphe 60 déclare qu’« il n’y a aucune raison d’empêcher les femmes d’assumer des fonctions de leadership dans l’Église ». Néanmoins, cette affirmation soulève une question cruciale : n’est-ce pas là un terrain glissant qui pourrait menacer la structure sacramentelle de l’Église, fondée sur des principes bien établis ?Sans même parler précisément du diaconat, l’intégration des femmes dans des rôles traditionnellement réservés aux hommes pourrait-elle, en fin de compte, altérer la nature même de la mission de l’Église ?
Les laïcs : une présence prépondérante, mais à quel prix ?
Les laïcs se voient également accorder une place prépondérante, participant plus activement aux assemblées synodales et aux processus de discernement. Bien que leur engagement soit louable, il est impératif de se demander si cette participation s’accumule ne dilue pas la mission apostolique confiée aux évêques et aux prêtres. La proposition de confier davantage de responsabilités aux laïcs pourrait-elle fragiliser l’autorité épiscopale, qu’on décrit comme « irrénonçable mais non inconditionnée » ?
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Les membres du Synode plaident pour un équilibre entre l’autorité synodale et l’autorité épiscopale. Mais quel est le sens de cette « autorité synodale » ? Est-ce vraiment en accord avec le principe de la hiérarchie de l’Église catholique ?
Un « esprit collectif » pour l’avenir : quelles Conséquences pour l’Église ?
Le document appelle à une consultation élargie qui inclut des voix extérieures à l’Église catholique. Si l’ouverture à d’autres Églises peut sembler bénéfique, ne risque-t-elle pas de diluer la doctrine catholique ? Le fait de consulter les autres Églises peut être interprété comme une tentative de rechercher une forme d’unité qui, en fin de compte, pourrait s’avérer incompatible avec la vérité révélée.
Sommes-nous en train de sacrifier les fondements de notre foi pour une approche plus collective et moins doctrinale ?
Alors que le Synode se clôt et que le Pape François déclare que « le chemin synodal est complété », il est légitime de s’interroger sur l’avenir de l’Église. Les proposés vont-ils vraiment renforcer l’unité et la fidélité à l’Évangile, ou annoncent-ils une transformation qui pourrait changer l’essence même de ce que nous considérons comme l’Église catholique ?
Dans un contexte où les transformations s’accélèrent, nous nous devons de rester vigilants. Ces propositions, bien qu’intentions louables, pourraient-elles signifier un départ de la véritable mission de l’Église ?