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« L’enseignement catholique est un atout pour toute la société », déclare Guillaume Prévost, secrétaire général de l’Enseignement catholique

Guillaume Prévost - DR
Guillaume Prévost - DR
« Continuons à offrir cette liberté de choix de l’école aux familles, cette liberté de pouvoir choisir ce que l’on pense le plus adapté pour ses enfants »

Dans un entretien publié le 12 septembre dernier sur le site de l’Église catholique, Guillaume Prévost, nouveau secrétaire général de l’Enseignement catholique, a rappelé que plus de deux millions d’élèves ont été accueillis à la rentrée 2025. Au cœur de son message : l’école catholique est un atout pour toute la société, à condition d’assumer pleinement son projet singulier enraciné dans la Révélation chrétienne.

Guillaume Prévost n’est pas issu du réseau éducatif catholique, mais son parcours diversifié, marqué par la Marine nationale, l’ENA et le think tank Vers le Haut, lui donne une perspective élargie. Son arrivée à la tête de l’Enseignement catholique est un signal fort : les évêques veulent une gouvernance capable de dialoguer avec la société, mais aussi de porter haut une mission éducative enracinée dans la foi. Cependant, certains ont confié redouter chez le nouveau secrétaire un « certain éloignement » des valeurs chrétiennes fondamentales, et une peur d’un manque de fermeté dans la défense de l’identité catholique des établissements. Ce scepticisme s’explique par le fait que Guillaume Prévost n’est pas directement issu du sérail éducatif catholique, et qu’il insiste volontiers sur le dialogue et l’ouverture. Mais c’est précisément là que réside l’enjeu : conjuguer ouverture et fidélité, accueil et affirmation claire de la mission chrétienne.

Dans l’entretien du 12 septembre, il souligne que l’enseignement catholique scolarise plus de deux millions d’élèves, soit environ un enfant sur six en France. Ce poids éducatif n’est pas seulement une statistique : il révèle la confiance durable que les familles placent dans ce réseau. « Le projet de l’enseignement catholique rencontre les attentes des familles », affirme-t-il. Selon lui, ce choix traduit « le besoin d’un cadre rassurant, d’une attention soutenue aux élèves, d’un regard porté sur chacun pour découvrir sa propre richesse, ses talents et ses qualités, et les faire grandir ». Et d’ajouter : « Même si cela s’exprime un peu confusément, ce qui trouve une résonance chez les parents, c’est bien cette proposition éducative singulière dont la source et le souffle sont dans la Révélation chrétienne : Tu as du prix à mes yeux, Tu es aimé. »

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Il insiste à plusieurs reprises sur la notion de confiance. Dans une société marquée par la défiance envers les institutions, les responsables politiques et même entre individus, l’école catholique doit être un lieu où la confiance se réapprend. « Ce qui manque à la société d’aujourd’hui, c’est essentiellement la confiance : on n’a plus confiance dans nos responsables politiques, dans nos institutions, dans les autres et dans nous-mêmes… » constate-t-il. Et de préciser : « Travaillons à restaurer cette confiance au sein même de nos établissements : confiance dans les enseignants et les éducateurs, confiance envers les jeunes, envers les familles, confiance en l’avenir, et somme toute, confiance en nous. » Restaurer cette confiance est pour lui un enjeu essentiel, et l’éducation chrétienne peut y jouer un rôle décisif, en donnant à chacun la certitude qu’il a du prix aux yeux de Dieu.Guillaume Prévost ne cache pas non plus les blessures. Il évoque les abus mis au jour à Notre-Dame de Bétharram et ailleurs, et reconnaît que « la confiance éducative a été dramatiquement trahie ». Sa réponse est claire : « Être dans la vérité, sans concession, se former à la vigilance, protéger activement. » Il cite les mesures déjà mises en place, comme la certification obligatoire des internats et la formation renforcée des personnels et des bénévoles. « Elles sont les premières pierres d’une démarche de renforcement de la qualité éducative, et d’amélioration continue, que nous construisons peu à peu », précise-t-il.

La pédagogie de l’Évangile semble inspirer directement son approche. « Enseigner et éduquer, c’est courir le risque de la rencontre », dit-il en référence au pape François. À l’image des pèlerins d’Emmaüs, il s’agit d’écouter, d’accompagner et, au moment venu, de s’effacer pour laisser la personne grandir librement. L’attention aux plus fragiles, qu’il rappelle dans l’entretien, est au cœur de cette mission éducative, fidèle à l’esprit des fondateurs des congrégations enseignantes. « Soyons de dignes héritiers », lance-t-il, comme un appel à assumer cet héritage sans faiblesse.L’ouverture à tous est également un point clé. Guillaume Prévost affirme : « Plus nous serons en mesure d’affirmer et d’affermir notre projet éducatif singulier, plus nous pourrons nous ouvrir aux autres et nous adresser à tous. » Et il reprend les mots du cardinal Jean-Marc Aveline : « Nous partageons avec eux une communauté de destin, qui nous invite à découvrir en eux les traces de l’Esprit, avec constance et discrétion. » Ce n’est pas une contradiction, mais une exigence : l’ouverture véritable ne peut être féconde que si l’identité chrétienne est clairement assumée.

Enfin, il rappelle l’importance de la liberté scolaire en France, garantie par la loi Debré. « Continuons à offrir cette liberté de choix de l’école aux familles, cette liberté de pouvoir choisir ce que l’on pense le plus adapté pour ses enfants », explique-t-il. Pour Guillaume Prévost, l’existence de projets différents, portés par l’enseignement catholique, est une contribution essentielle au bien commun.Son appel aux familles résonne comme une conclusion : « Faites grandir vos enfants dans la confiance. Faites leur confiance. Faites-vous confiance. Dieu nous fait confiance. » Plus qu’une formule, c’est un véritable programme éducatif enraciné dans la foi chrétienne. En affirmant que « l’enseignement catholique est un atout pour toute la société », Guillaume Prévost rappelle une vérité trop souvent oubliée : plus de deux millions d’élèves ont été accueillis à la rentrée 2025, et derrière eux, c’est l’ensemble de la société française qui bénéficie d’un projet éducatif inspiré par l’Évangile.

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