En promouvant la continuité « jusqu’à nouvel ordre » pour l’ensemble des chefs de dicastères et responsables du Vatican, Léon XIV confirme sa volonté de gouverner avec discernement et prudence. Comme le rapporte Il Tempo , le Saint-Père a prorogé tous les mandats en cours tout en précisant que cette situation resterait « provisoire » et sous réserve d’un temps de « réflexion, prière et dialogue » avant toute décision définitive.
Ce geste confirme ce que beaucoup pressentaient : malgré les attentes de certains pour un bouleversement rapide, Léon XIV, élu après le décès du pape François, choisit de construire son gouvernement dans la durée. S’il est probable que plusieurs responsables ayant dépassé l’âge canonique – comme le cardinal Kurt Koch, le cardinal Michael Czerny ou le cardinal Marcello Semeraro – soient prochainement remplacés, ces décisions se feront sans précipitation.
Dans cette phase d’observation, le Pape avance avec la sérénité d’un « bon pasteur », attentif aux diverses sensibilités ecclésiales, sans ignorer celles qui pourraient sembler plus critiques à son égard. Cette attitude confirme l’image d’un Léon XIV solide mais modéré, humble mais déterminé : une « force tranquille » guidant le peuple de Dieu avec patience et autorité.
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En interne, quelques ajustements paraissent cependant inévitables. La succession au poste clé de préfet pour les Évêques, que Léon XIV occupait jusqu’à son élection, devrait rapidement être assurée, peut-être par le Brésilien Ilson de Jesus Montanari. Quant à la gouvernance de certains dicastères confiés à des femmes sous le pontificat précédent, comme sœur Raffaella Petrini ou sœur Simona Brambilla, l’orientation future reste incertaine.
Enfin, même si le cardinal Pietro Parolin semble assuré de conserver son rôle de Secrétaire d’État pour un temps, ses deux adjoints Edgar Peña Parra et Paul Richard Gallagher ne jouissent pas de la même sécurité : Gallagher, apprécié par l’aile conservatrice, pourrait être promu, tandis que Peña Parra pourrait être appelé à d’autres fonctions.
Léon XIV, fidèle à son tempérament, trace donc une route faite de fidélité et d’écoute, guidant l’Église dans une transition sans rupture brutale, mais avec la promesse de changements mûris dans la prière et la réflexion.