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Les candidats homosexuels autorisés à devenir prêtres ? Toute l’ambiguïté d’un texte

Conférence des évêques italiens ( CEI )  - DR
Conférence des évêques italiens ( CEI ) - DR
Le nouveau texte de la Conférence épiscopale italienne suscite une onde de choc, un flou doctrinal qui interroge sur les critères d'admission au sacerdoce.

C’est l’effet d’une bombe que nous avions déjà évoqué dans notre article daté du 11 janvier 2025 : la Conférence épiscopale italienne (CEI) publiait un texte sur la formation des prêtres qui semblait ouvrir la voie à l’admission de candidats homosexuels dans les séminaires, sous condition de chasteté. Une annonce qui a déclenché un torrent de réactions médiatiques et suscité des interrogations profondes sur les intentions réelles de l’Église italienne.

Ce document, signé par le cardinal Matteo Zuppi et intitulé La formation des prêtres dans les Églises en Italie. Orientations et Normes pour les Séminaires, reste au cœur d’une polémique grandissante. Le flou de ses formulations laisse place à des interprétations multiples, à commencer par celles des grands médias qui y voient une révolution. Mais une analyse approfondie révèle un texte ambigu, voire troublant, dans sa manière d’aborder les critères d’admission et la place des tendances homosexuelles dans la vie sacerdotale.

Le texte reprend à première vue les enseignements traditionnels de l’Église, notamment ceux de la Ratio fundamentalis de 2016, qui exclut les candidats pratiquant l’homosexualité, présentant des tendances profondément enracinées ou soutenant la culture gay. Cependant, il appelle également à ne pas « réduire le discernement uniquement à cet aspect » et à examiner les tendances homosexuelles dans « le cadre général de la personnalité du jeune ».

Cette nouvelle approche tranche avec les orientations claires de 2006, qui insistaient sur la nécessité de reconnaître l’homosexualité comme un désordre moral à corriger. Désormais, le discours semble relativiser cet aspect, au profit d’une notion floue d’« harmonie personnelle » et d’une compréhension de la chasteté centrée sur la relation à soi et aux autres.

Les médias italiens n’ont pas tardé à se saisir de cette ambiguïté. Corriere della Sera titre que « les séminaires italiens admettront des candidats homosexuels, à condition qu’ils soient chastes », tandis que Tgcom24 affirme que « l’homosexualité en séminaire est désormais acceptée, mais la chasteté reste essentielle ». De telles déclarations, bien qu’exagérées, reflètent une volonté de présenter ce document comme une ouverture significative de l’Église sur cette question sensible.

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Certains pourraient même voir dans cette situation une stratégie implicite : en laissant volontairement place à des interprétations permissives, la CEI pourrait tenter d’influencer indirectement les séminaires tout en évitant une rupture publique avec le Magistère.

L’Église a toujours enseigné que l’homosexualité, en tant que désordre moral, est incompatible avec la vocation sacerdotale. En diluant les critères d’admission dans un langage volontairement flou, ce document risque d’affaiblir la discipline ecclésiale et de semer la confusion parmi les fidèles. Accepter des candidats qui ne cherchent pas à corriger leurs tendances homosexuelles reviendrait à rompre avec la fidélité à l’enseignement de l’Évangile et à compromettre la sainteté de la prêtrise.

Face à cette situation, il est impératif que l’Église clarifie sa position. La fidélité à la vérité exige des critères nets et cohérents, qui ne prêtent pas le flanc à des lectures contraires à la doctrine catholique. L’intégrité du sacerdoce ne peut être préservée qu’en maintenant des exigences conformes à l’ordre naturel voulu par Dieu.

Cette polémique illustre les défis auxquels l’Église est confrontée dans un monde en quête de compromis et d’adaptation. Le sacerdoce, vocation exigeante et sacrée, mérite une vigilance accrue pour que l’appel au service de Dieu reste à la hauteur de l’Évangile.

Avec NBussola

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