Avec 1,1 million de réfugiés enregistrés au UNHCR, les réfugiés syriens au Liban représentent au moins un quart des 4,4 millions d’habitants et pour les chrétiens libanais, c’est une double peine.
Non seulement ils doivent faire face aux défis d’un bouleversement démographique local, en effet l’arrivée massive de réfugiés syriens musulmans a transformé l’équilibre fragile des communautés, exacerbant les tensions et les pressions économiques déjà existantes à l’égard des Chrétiens,mais ils sont également pris au piège des affrontements entre le Hezbollah et Israël.
En parallèle, la diaspora chrétienne continue de croître, entraînant une lente mais très perceptible diminution de la population chrétienne native du Moyen-Orient.
A cela s’ajoute un pouvoir gouvernemental démissionnaire qui laisse place aux combines et au système D, ce laissez-faire maintient le pays dans le chaos.La situation économique et sociale est dramatique et malgré le travail remarquable des organisations caritatives comme l’Œuvre d’Orient , SOS Chrétiens d’Orient et d’autres…le pays est dans une impasse.
Témoignage bouleversant d’un chrétien libanais a qui l’on a proposé de changer de religion pour s’en sortir
La détresse des libanais pris au piège
Le site csmonitor.com met en lumière la situation des chrétiens libanais pris entre le Hezbollah et Israël :
Tony al-Alam, éleveur, témoigne :
« J’ai des olives derrière ces arbres, mais c’est devenu trop risqué d’y aller. La moitié de mes chèvres sont mortes de faim. Nous sommes coincés ici pendant que les Israéliens ripostent avec des armes phosphorescentes, contaminant nos terres et augmentant le risque d’incendies. »
Les habitants de ces villages majoritairement chrétiens, comme Rmaich et Alma el-Shaab, se sentent piégés entre deux feux, souffrant des conséquences d’une guerre déclenchée par le Hezbollah en solidarité avec le Hamas. Cette situation a contraint des dizaines de milliers de Libanais et d’Israéliens à fuir leurs foyers le long de la frontière.
Le père George el-Amil, prêtre maronite à Rmaich, déplore :
« Nous vivons comme dans une grande prison. Nous ne sommes pas les ennemis d’Israël, mais nous subissons les retombées d’un conflit qui ne nous concerne pas. »
Les habitants, dont beaucoup dépendent de l’agriculture et de l’oléiculture, voient leur production chuter drastiquement, leurs entreprises fermer et leurs enfants privés d’éducation. La foi est leur seul refuge alors que la violence détruit leurs maisons et leurs moyens de subsistance.
Certains habitants, comme l’apiculteur Elias Sayah à Alma el-Shaab, refusent de quitter leur village, même sous les bombardements réguliers. Il exprime son désarroi : « Je suis un apiculteur, pas un combattant. Pourquoi me bombardent-ils ? »
La situation reste donc très tendue, avec peu de perspectives de paix à court terme, laissant ces communautés chrétiennes du Liban pris au piège d’un conflit qui n’est pas le leur et qui ne montre aucun signe d’apaisement.