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Les chrétiens pris pour cible dans le chaos de l’état d’urgence en Haïti

DR - Cathédrale de Port-au-Prince

Dimanche 3 mars 2024, le gouvernement haïtien a annoncé l’état d’urgence pour une durée de 72 heures, suite à une attaque armée contre le pénitencier national de Port-au-Prince. La situation en Haïti s’aggrave alors que le pays est plongé dans le chaos. Malgré les défis posés par la violence et les enlèvements réguliers, les fidèles continuent de pratiquer leur foi.

L’Aide à l’Eglise en détresse ( AED) a eu l’occasion de s’entretenir avec Monseigneur Max Leroy Mésidor, archevêque métropolitain de Port-au-Prince et président de la Conférence des évêques d’Haïti, pour discuter de la situation de l’Église dans le pays.

Depuis plusieurs années, Haïti fait face à une instabilité croissante, avec une escalade de la violence. Certains décrivent même une situation de “guerre civile de basse intensité”.Monseigneur Mésidor confirme cette analyse en déclarant : « Le pays est réellement sous la menace d’une guerre civile. Les gangs agissent comme une armée organisée, très bien équipés et armés. La police est dépassée. »

Quant à la sécurité dans le pays, Monseigneur Mésidor explique : « Il n’y a pas vraiment d’endroit sûr. Les trois départements les plus touchés sont l’Ouest, le Centre et l’Artibonite, mais la présence des gangs se fait sentir dans tout le pays. »

En ce qui concerne les enlèvements, Monseigneur Mésidor décrit une situation alarmante : « Le kidnapping est devenu monnaie courante en Haïti. Tout le monde est vulnérable, quel que soit son statut social. »

L’Église elle-même est devenue une cible, comme l’explique Monseigneur Mésidor

« Depuis 2021, nous avons vu une augmentation des enlèvements de prêtres et de religieux. Malgré cela, l’Église ne peut pas abandonner ses fidèles. »

La vie pastorale est grandement affectée par cette situation. Mgr Mésidor explique :

« Je ne peux pas visiter la plupart des paroisses de mon diocèse en raison des dangers. Les églises sont parfois fermées, et les prêtres ont dû quitter certaines zones. »Malgré ces défis, la foi reste un pilier de la société haïtienne. Monseigneur Mésidor souligne : « Nos fidèles continuent de pratiquer leur foi avec détermination, malgré les risques”.

En conclusion, Monseigneur Mésidor exprime sa gratitude envers l’AED et d’autres organisations qui soutiennent l’Église en Haïti : « Sans votre aide, il serait très difficile de maintenir nos activités pastorales et de soutenir nos fidèles. »

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