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Les prélats pro-LGBT au cœur de l’élection du futur Pape ?

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L'un des plus actifs est le cardinal indien Anthony Poola qui dispose d'un programme spécial pour l'autonomisation des personnes transgenres.

Le cardinal Fernandez surnommé  » Tucho »n’est pas le seul cardinal à être « LGBT-compatible », les positions sur le sujet des cardinaux considérés comme ultra progressistes sont bien connues, tels que les Américains Blaise Cupich et Robert McElroy, l’Allemand Reinhard Marx, le Luxembourgeois Jean-Claude Hollerich, l’Autrichien Christoph Schönborn.

Néanmoins le fait que les membres du collège des cardinaux ne se connaissent pas vraiment et communiquent encore moins entre eux conduit à sous-estimer la diffusion du soutien aux communautés LGBT engagées au sein de l’Église.

Cependant dans les électeurs du collège de cardinaux, « expression des périphéries« , tout le monde ne pense pas comme Monseigneur Ambongo ( archevêque de Kinshasa) , l’homme-symbole de la rébellion africaine contre la Déclaration du Dicastère pour la doctrine de la foi. En dehors de l’Afrique, en effet, ils ne sont pas rares, les cardinaux « périphériques » très sensibles à la cause arc-en-ciel:

L’un des plus actifs est le cardinal indien Anthony Poola, à la tête de son diocèse de la HASSS (Hyderabad Archdiocese Social Services Society), qui dispose d’un programme spécial pour l’autonomisation des personnes transgenres. Les initiatives de l’archidiocèse dans ce domaine sont soutenues par Misereor, l’organisation de coopération internationale affiliée à la Conférence épiscopale allemande.

En plus des actions louables telles que l’assistance médicale et la formation professionnelle pour la production de sacs en jute, la HASSS a également organisé des célébrations de Noël inclusives et une journée de la femme dédiée à la communauté transgenre.

Le cardinal Poola a participé à ces événements et a revendiqué lors de ces occasions les récentes indications du Dicastère pour la doctrine de la foi qui ont ouvert la participation aux sacrements du baptême et du mariage aux personnes transsexuelles et aux personnes homosexuelles.

Dans le même continent, mais aux Philippines, l’actuel archevêque métropolitain de Manille est le cardinal Jose Fuerte Advincula qui, le jeudi saint 2023, pour répondre à l’appel du Pape à «devenir une Église plus à l’écoute et plus compatissante», a décidé de laver les pieds de Ryan Borja Capitulo, choisi précisément en tant que représentant de la communauté LGBT.

Dans la région Pacifique, l’évêque de Tonga, le cardinal Soane Patita Paini Mafi, est un ami de la Tonga Leitis’ Association, la seule association en faveur des droits LGBT existant dans le royaume polynésien.

Le 6 décembre 2016, le cardinal Mafi était intervenant lors du congrès national de l’association et a félicité les militants arc-en-ciel pour le débat ouvert avec les leaders religieux. À cette occasion, concernant les droits LGBT dans l’Église, le cardinal a déclaré :

«Nous espérons parler de ces choses de plus en plus avec des mots encourageants les uns envers les autres. Mais l’élément fondamental est de les faire se sentir acceptés. Ils sont appréciés dans leur dignité. Ce sont des personnes créées par Dieu».

Au fil des ans, le cardinal Mafi a continué à participer aux conférences de l’association et en décembre 2020, il a célébré une messe dans la Basilique de Saint-Antoine de Padoue pour la communauté trans locale connue sous le nom de « leitis », se laissant photographier aux côtés des militants arborant des symboles arc-en-ciel. L’évêque de Tonga a même participé à un documentaire consacré à leurs combats sorti en 2018 sous le titre Leitis in Waiting.

Au brésil, la gay-friendly attitude est égalment représentée avec le cardinal Sérgio da Rocha, archevêque métropolitain de São Salvador da Bahia, qui, lors de la célébration d’une messe spéciale pour les victimes de la transphobie le 21 mai 2021, a accepté une demande du Center for Advocacy and Defense of the LGBT Rights de l’État de Bahia et a consenti à une performance chantée de l’Ave Maria par une drag queen à la fin de la liturgie.

Toujours au Brésil, le cardinal Leonardo Ulrich Steiner, déjà favorable à la légalisation des unions homosexuelles, est évêque de Manaus où se trouve l’église de São Sebastião qui, il y a trois ans, a été le lieu de tournage d’un vidéoclip réalisé par un groupe LGBT.

Le prochain conclave devra tenir compte de cette sensibilité répandue sur les questions arc-en-ciel mais le quorum de la majorité des deux tiers, rétabli par Benoît XVI, demandera à ces cardinaux qui veulent influencer le vote de suivre l’invitation évangélique à être «prudents comme des serpents et simples comme des colombes» en comptant sur le fait que, comme l’avait rappelé Benoit XVI lors de sa dernière audience générale, «la barque de l’Église n’est pas la nôtre, mais c’est la sienne, et le Seigneur ne la laisse pas sombrer».

avec NBussola

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