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Les tradis sont-ils persécutés dans le diocèse de Valence ?

Cathédrale de Valence - DR
Cathédrale de Valence - DR
Mais que se passe-t-il à Valence ? À l’heure où l’on invoque sans cesse la synodalité, le dialogue œcuménique et l’ouverture interreligieuse, il serait bon de commencer par respecter la foi de nos frères catholiques attachés à la tradition

Depuis quelques jours, la cathédrale de la ville est devenue le centre d’une controverse où des fidèles venus simplement prier le chapelet se retrouvent empêchés, surveillés puis finalement écartés de leur lieu de prière.Tout a commencé le 22 août 2025. En début d’après-midi, un petit groupe de fidèles s’était réuni dans la chapelle du Saint-Sacrement pour réciter le chapelet. Leur prière n’a pas duré longtemps : le gardien est intervenu avec insistance, demandant l’arrêt immédiat. Une discussion tendue s’est engagée et la scène s’est finalement déplacée à l’extérieur, laissant les fidèles désemparés.

Cinq jours plus tard, le 27 août, les mêmes personnes reviennent, décidées à poursuivre leur dévotion. Mais à peine la prière commencée, le gardien intervient à nouveau. Cette fois, il affirme que le chapelet ne peut plus être récité dans la cathédrale sans l’autorisation préalable d’un prêtre, en particulier du père Teyssier. Les fidèles, malgré ce climat pesant, décident d’achever leur prière, refusant de céder à ce qui ressemble à une pression injustifiée.Le 28 août, une étape supplémentaire est franchie. À l’entrée de la cathédrale, une affichette est posée : elle annonce que l’accès est désormais interdit à un groupe identifié de fidèles. Le gardien applique scrupuleusement l’ordre reçu et refuse l’entrée à ceux qui venaient prier. Pour beaucoup, ce geste est vécu comme un véritable bannissement, une mise à l’écart officielle, lourde de conséquences symboliques.

Curieuse coïncidence, puisque le curé, appelé à quitter sa charge dans quelques jours, le père Benoît Pouzin, loue sur ses réseaux sociaux les vertus spirituelles du chapelet et en vante la fécondité pour la vie chrétienne.

Or, c’est sa propre paroisse qui, dans le même temps, interdit la récitation dans la cathédrale. Non seulement la prière y est stoppée, mais les fidèles concernés se retrouvent accusés de troubler l’ordre public… en priant. La situation devient d’autant plus troublante qu’un lieu sacré se ferme non pas à cause de désordres profanes, mais pour empêcher une pratique de piété pourtant universelle.

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Ce qui frappe dans cette suite d’événements, c’est la disproportion entre l’attitude des fidèles et la réaction de l’institution. Ces hommes et ces femmes n’ont rien d’agitateurs. Ils ne réclamaient pas de privilèges, mais seulement la possibilité de prier dans leur cathédrale, comme cela se fait depuis des générations. Leur seul point commun est leur attachement à une piété traditionnelle, centrée sur la récitation du chapelet. Et c’est précisément ce trait qui semble les avoir rendus suspects.

Le silence de l’évêque, Monseigneur François Durand, renforce encore l’impression d’injustice. Aucune explication, aucun geste d’apaisement n’a été proposé. Cette absence de parole fait peser un doute sur l’attitude de l’autorité diocésaine : simple indifférence, maladresse passagère, ou choix assumé d’écarter une partie des fidèles ?Au-delà de l’incident local, la question touche à la vie de l’Église tout entière. Si l’on proclame l’importance de l’écoute, du dialogue et de l’accueil, pourquoi ces principes semblent-ils s’interrompre dès qu’il s’agit des catholiques dits « traditionnalistes » ? La contradiction est flagrante : alors que l’on cherche des passerelles avec d’autres confessions et religions, certains catholiques, eux, se voient rejetés de leur propre maison.

À l’heure où l’Église aspire à être signe de réconciliation, il serait temps de comprendre qu’il n’y aura pas de véritable dialogue avec les autres sans commencer par respecter nos propres frères dans la foi, en particulier ceux qui demeurent fidèles à la liturgie traditionnelle. Ironie cruelle, l’institution qui se présente comme « Église des périphéries » et « Église ouverte », prompte à dialoguer avec le monde entier, semble incapable d’ouvrir ce dialogue avec elle-même.

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