Le journal The New York Times lui consacre un article et décrit son agressivité à l’égard du Pape Francois ; Javier Milei, candidat à la présidentielle argentine, aurait lancé des insultes controversées contre le pape François, risquant ainsi de mettre en péril sa candidature. Bien que s’identifiant lui-même comme catholique, Milei n’a pas hésité à exprimer publiquement ses critiques sévères à l’encontre du souverain pontife.
En 2020, Milei a traité le pape François d'”imbécile” et a affirmé qu’il était “le représentant du mal sur Terre”. Il a également critiqué le pape pour son soutien à la fiscalité, l’accusant d’être “du côté du mal”. Plus récemment, lors d’une interview avec l’ancien présentateur de Fox News, Tucker Carlson, Milei a déclaré que le pape avait une “affinité pour les communistes meurtriers” et qu’il violait les Dix Commandements en défendant la “justice sociale”.
Ces commentaires sont audacieux, surtout venant d’un homme aspirant à la présidence d’un pays majoritairement catholique comme l’Argentine. Le pape, originaire d’Argentine, est considéré par beaucoup comme un héros national.
Néanmoins, Milei, qui est également économiste libertaire, commentateur de télévision et ancien musicien, se démarque des autres candidats présidentiels. Il s’est lancé dans la course sans grand soutien politique, promettant de réduire considérablement la taille du gouvernement et d’abolir la monnaie nationale.
Malgré ses commentaires controversés, Milei a remporté les primaires du pays en août avec 30% des voix, devançant les candidats des principaux partis. Cependant, ses déclarations passées continuent de le hanter.
Le Vatican est resté silencieux sur ces attaques, mais en Argentine, les dirigeants de l’Église ont pris la défense du pape. Le mois dernier, des prêtres de haut rang ont organisé une messe pour expier les “insultes indignes” de Milei.
Même si certains proches de Milei, comme Eduardo Eurnekian, un important homme d’affaires argentin, ont critiqué ses déclarations, d’autres continuent de le soutenir. Certains votants, mal à l’aise avec ses commentaires sur le pape, estiment néanmoins que le pays a besoin d’un changement et envisagent de voter pour lui.
Milei a tenté de minimiser ses commentaires, affirmant qu’ils avaient été faits avant son entrée en politique. Cependant, beaucoup restent sceptiques. Ses critiques envers le pape François contrastent fortement avec les positions plus modérées de ses opposants, notamment sur des sujets tels que l’interdiction de l’avortement.
Le pape François, né Jorge Mario Bergoglio à Buenos Aires en 1936, est bien connu pour son travail avec les pauvres en Argentine. Durant ses années en tant que premier pape du continent américain, il a été à la fois loué et critiqué pour ses prises de position sur des questions sociales.
Les relations tendues entre le pape et certains politiciens argentins ne sont pas nouvelles. Cependant, les critiques de Milei à l’encontre du pape ont été particulièrement sévères. Pendant ses 10 ans en tant que pape, François a visité tous les pays voisins de l’Argentine, mais n’est jamais retourné dans son pays d’origine, probablement pour éviter les tensions politiques.
