Lors de sa rencontre avec une délégation du Centre de Recherche et de Formation Interdisciplinaire pour la Protection des Mineurs (CEPROME), le Pape François a exprimé son soutien aux efforts visant à éliminer les abus au sein de l’Église catholique et à l’échelle mondiale.
Le Saint Père a fait référence à un passage de l’Évangile selon Matthieu (Mt 25,40) dans lequel Jésus déclare : “Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites.”
Le Saint Père a également évoqué le drame de la pornographie infantile, un véritable fléau mondial
Ce drame touche de nombreux pays et communautés, et a des conséquences dévastatrices pour les victimes et la société dans son ensemble. Le Pape François, en abordant cette question brûlante, met en lumière l’urgence de prendre des mesures concrètes pour combattre cette forme odieuse d’abus.
L’un des aspects les plus préoccupants de cette situation est l’accessibilité croissante de la pornographie infantile. Le Pape souligne que, de nos jours, il est possible d’obtenir ces contenus dérangeants en échange d’une somme minime via un simple téléphone mobile. Cette facilité d’accès rend cette forme de pornographie encore plus insidieuse, car elle est à portée de main pour quiconque a un accès à internet.
Ce qui est particulièrement troublant, c’est que l’origine de ces contenus reste largement inconnue. Les acteurs de la pornographie infantile opèrent souvent dans l’ombre, dissimulant leurs activités illégales derrière un voile de clandestinité. Cette obscurité rend la traque de ces criminels difficile pour les autorités, et il est souvent compliqué de remonter jusqu’à la source.
Le Pape François, en exprimant ses préoccupations, souligne la nécessité d’une action collective pour lutter contre ce fléau. Il ne s’agit pas seulement d’une question religieuse, mais d’un problème moral et éthique qui touche l’ensemble de la société. La protection des enfants doit être une priorité absolue pour chacun d’entre nous.
Les gouvernements, les autorités judiciaires, les fournisseurs de services internet et les citoyens doivent unir leurs forces pour identifier, poursuivre et condamner ceux qui sont impliqués dans la diffusion de la pornographie infantile. Il est également crucial de mettre en place des outils de filtrage et de contrôle parental efficaces pour protéger les enfants des contenus inappropriés en ligne.
La pornographie infantile englobe une variété de supports tels que photographies, négatifs, diapositives, livres, films, vidéos enregistrées, CD/DVD ou fichiers informatiques à caractère pornographique. Selon Najat M’jid Maala, rapporteuse spéciale auprès de l’ONU sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des mineurs, “il y aurait plus de 750 000 prédateurs sexuels connectés en permanence à Internet.” L’Unicef estime qu’il existe plus de quatre millions de sites Internet présentant des photos à caractère pornographique mettant en scène de jeunes mineurs, y compris des enfants de moins de deux ans. Toujours selon l’ONU, plus de 200 nouvelles images seraient mises en circulation chaque jour.
La Traite des Enfants : Une Menace Mondiale
Le terme “traite des enfants” désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil d’enfants à des fins d’exploitation sexuelle à travers le monde. Au fil des années, ce phénomène est devenu une préoccupation planétaire, profitant de la vulnérabilité des contrôles frontaliers et de l’évolution des moyens de communication. Chaque année, plus d’un million d’enfants tombent victimes de ce trafic, étant contraints de quitter leur domicile, voire leur pays, pour être pris en charge par des individus souvent étrangers qui les exploitent sexuellement. Nombre d’entre eux partent dans l’espoir d’un avenir meilleur.
Une Hausse Inquiétante
Malgré les mesures prises dans la plupart des pays du monde et le renforcement des législations, l’exploitation sexuelle continue de prendre de l’ampleur. Elle se manifeste dans les pays en développement, notamment en Asie, avec le fléau du tourisme sexuel, mais aussi dans les pays développés, où de plus en plus d’étrangers se retrouvent malgré eux pris dans le piège de la prostitution. En parallèle, Internet sert de plateforme pour la prolifération de sites et d’images de pornographie infantile. Chaque année, on estime qu’il y a 4 millions de nouvelles victimes de l’exploitation sexuelle, un chiffre alarmant qui nécessite une action concertée à l’échelle mondiale.
En France, une réalité alarmante
D’après les autorités et plusieurs organisations, dont l’ECPAT (End Child Prostitution in Asian Tourism), engagée dans la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants sous toutes ses formes, il est estimé qu’entre 6 000 et 10 000 enfants, selon le droit international de l’enfance (moins de 18 ans), se trouvent dans des situations de prostitution en France.
Bien que les autorités minimisent souvent cette réalité, les professionnels sur le terrain constatent que cette forme d’exploitation ne cesse de croître. Ce chiffre s’ajoute aux 20 000 adultes, principalement des femmes, qui seraient contraints à la prostitution en France, dont 90 % proviennent d’Europe de l’Est et d’Afrique.
Il est essentiel de reconnaître l’ampleur de ce problème et de prendre des mesures pour lutter contre l’exploitation sexuelle, tant des enfants que des adultes, afin de garantir la sécurité et la dignité de tous.
source aci
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