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MAGNIFIQUE : Une Normande lègue 300 000 euros pour restaurer des églises

L’église Saint-Michel de Graignes (Manche) - DR
L’église Saint-Michel de Graignes (Manche) - DR
Un geste de foi et de mémoire : Un legs d’une ampleur exceptionnelle : Coralie Roger, attachée à sa terre normande, a voulu assurer l’avenir des églises locales en leur consacrant l’intégralité de son patrimoine

La sauvegarde du patrimoine religieux repose de plus en plus sur la générosité privée. Coralie Roger, une femme attachée à sa terre natale de Normandie, a choisi de donner une nouvelle vie aux églises de sa région en léguant 300 000 euros à la Fondation du patrimoine.Cette somme considérable sera répartie entre les cinq départements normands. Chaque territoire recevra 50 000 euros, dédiés à la restauration d’édifices paroissiaux. Parmi les bénéficiaires figure l’église Saint-Michel de Graignes, dans la Manche, un lieu de culte construit dans les années 1950 et inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 2005.

France Bleu précise que, outre l’église de Graignes, ce legs permettra d’accompagner la restauration de l’église de Clarbec (Calvados), des églises de Louviers et d’Acquigny (Eure), de la chapelle de l’hôpital de Mortagne-au-Perche (Orne), ainsi que de l’église d’Eslettes (Seine-Maritime).Chacun de ces édifices possède sa singularité : à Clarbec, une charmante église romane entourée de son cimetière paroissial ; à Louviers, un vaste édifice gothique marqué par l’histoire de la Réforme ; à Acquigny, une église paroissiale aux riches vitraux du XIXe siècle ; à Mortagne-au-Perche, une chapelle hospitalière au service des malades ; à Eslettes, une église rurale discrète mais très fréquentée. À Graignes, l’église Saint-Michel illustre l’urgence de ces chantiers. Érigée entre 1956 et 1958 sous la direction de l’architecte Guy Pison, elle témoigne de la Reconstruction d’après-guerre par son architecture audacieuse, aux structures apparentes en béton. Elle abrite des vitraux colorés du maître-verrier François Chapuis et une tapisserie de Jacques Plasse-Lecaisne. Mais l’édifice souffre aujourd’hui de désordres structurels : fuites au niveau de la toiture, éclats de béton, dégradations multiples.

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Une collecte en ligne est déjà ouverte sur le site de la Fondation du patrimoine. Elle a réuni à ce jour un peu plus de 20 000 euros sur les 25 000 espérés. Le legs de Coralie Roger vient ainsi compléter un effort partagé par de nombreux donateurs.Créée en 1996, la Fondation du patrimoine est devenue un acteur incontournable de la sauvegarde du patrimoine religieux et civil. Elle rappelle que les legs représentent une part croissante de ses ressources :

« Grâce à des gestes comme celui de Coralie Roger, nous pouvons préserver des lieux qui appartiennent à la mémoire collective et à la vie spirituelle des territoires », souligne un représentant régional.La valeur de ce legs ne se mesure pas seulement en euros. Restaurer une église, ce n’est pas seulement consolider des pierres, mais aussi maintenir des lieux de foi et de rassemblement au cœur des villages. « Chaque cloche qui sonne, chaque vitrail qui brille à nouveau, c’est un signe que notre histoire et notre foi sont encore vivantes », confie un paroissien de Graignes.

Vitraux de l’ EGLISE SAINT-MICHEL DE GRAIGNES

En France, de nombreuses églises rurales se trouvent aujourd’hui fragilisées par le temps et le manque de moyens. La Conférence des évêques de France rappelle régulièrement que ces édifices, qu’ils soient encore pleinement affectés au culte ou partagés avec des usages culturels, demeurent des témoins de la foi chrétienne au cœur des territoires.

Le legs de Coralie Roger s’inscrit dans cette dynamique de transmission. Par son geste, elle offre non seulement une aide financière à des chantiers de restauration concrets, mais elle invite aussi chacun à redécouvrir la valeur de ces édifices. Les églises, même lorsqu’elles semblent silencieuses ou peu fréquentées, continuent de rassembler les communautés lors des grandes étapes de la vie : baptêmes, mariages, obsèques, fêtes patronales.Pourtant, de nombreux cas montrent que faute d’entretien régulier, certaines municipalités attendent le dernier moment pour constater l’ampleur des dégradations. Elles invoquent alors des coûts trop élevés pour justifier soit la fermeture, soit la vente au privé, voire la destruction pure et simple de l’édifice. Une logique d’abandon qui contraste avec la générosité de donateurs comme Coralie Roger, soucieux de préserver ces lieux pour la communauté.

« Ces pierres, héritées de nos anciens, ne sont pas seulement des monuments. Elles disent la présence de Dieu dans nos villages et rappellent que la foi fait partie de notre histoire commune », souligne un prêtre du diocèse de Coutances et Avranches.Alors que les besoins de financement demeurent immenses, la Fondation du patrimoine espère que cet exemple incitera d’autres à s’engager, chacun selon ses moyens, dans la sauvegarde du patrimoine religieux. Car sauver une église, c’est préserver un lieu de beauté, de prière et de mémoire pour les générations futures.

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