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« Mary » de Netflix : pourquoi le film divise et provoque la polémique ?

Affiche du film "Mary" - DR
Affiche du film "Mary" - DR
« Le choix de l’actrice israélienne pour jouer Marie n’est pas qu’une décision de casting, c’est un acte politique qui trivialise des croyances sacrées. »

Un nouveau film biblique arrive sur Netflix ce Noël, « Mary », mais il ne fait pas l’unanimité sur les réseaux sociaux. En raison du casting israélien, le film suscite des réactions passionnées et provoque une véritable vague de critiques, notamment de la part de militants anti-Israël. Ce film, prévu pour le 6 décembre, raconte l’histoire de Marie, la mère de Jésus, à travers ses yeux, dans une approche inédite qui relance le débat sur la représentation de figures religieuses sacrées.

Réalisé par D.J. Caruso (Disturbia) et écrit par Timothy Michael Hayes, le film met en vedette l’actrice israélienne Noa Cohen dans le rôle de Marie, et l’acteur israélien Ido Tako dans celui de Joseph, le père de Jésus. Le film raconte comment Marie, Joseph et leur enfant Jésus fuient la poursuite implacable du roi Hérode, incarné par Anthony Hopkins, double lauréat des Oscars. « Mary » est une réinterprétation de l’histoire biblique, racontée sous l’angle de la mère de Jésus.

Le choix de casting a immédiatement déclenché des critiques en ligne, notamment de la part de ceux qui jugent inapproprié de confier ces rôles à des acteurs israéliens, affirmant que « cela fausse l’histoire ». Depuis la diffusion de la bande-annonce le 12 novembre, le film a fait l’objet de nombreuses attaques, certains reprochant que les personnages de Marie et Joseph devraient être incarnés par des chrétiens du Moyen-Orient, plutôt que par des Israéliens européens, sous prétexte de « fidélité à l’authenticité ».

D.J. Caruso, le réalisateur, a défendu le choix de ses acteurs israéliens dans une interview avec Entertainment Weekly en octobre, expliquant : « Il était important pour nous que Marie, ainsi que la plupart de notre casting principal, soient sélectionnés parmi des Israéliens pour garantir l’authenticité ». Mais malgré ses explications, plusieurs internautes ont exprimé leur colère, certains allant jusqu’à appeler au boycott du film. Un utilisateur sur les réseaux sociaux a commenté : « Au lieu de choisir des chrétiens du Moyen-Orient, le réalisateur a choisi des Israéliens européens pour des raisons d ‘authenticité’ »

Le débat a pris une tournure plus aiguë lorsque des accusations de fausseté historique ont émergé. Un utilisateur sur X a écrit : « Ce film, avec un casting entièrement israélien, est une aberration. Jésus, Marie et tous les personnages de cette histoire devraient être palestiniens. » Cette critique s’est intensifiée, certains qualifiant même le film de blasphématoire, et la décision de Netflix d’avoir une actrice israélienne pour incarner Marie a été jugée par certains comme une « déclaration politique ».

Il faut rappeler que la controverse sur la représentation de figures religieuses n’est pas nouvelle. Pour les catholiques du monde entier Marie et Jésus sont des symboles sacrés, et toute tentative de les « commercialiser » ou de les manipuler dans un contexte purement divertissant peut apparaitre pour certains comme un sacrilège. Un internaute a ainsi commenté : « Le choix de l’actrice israélienne pour jouer Marie n’est pas qu’une décision de casting, c’est un acte politique qui trivialise des croyances sacrées. »

Dans un communiqué, le réalisateur Caruso a précisé que le film « reste fidèle aux Écritures, avec des interprétations réfléchies qui enrichissent les thèmes centraux du film. En résumé, nous avons cherché à honorer les Écritures ». Toutefois, cette tentative de rester fidèle au texte biblique semble s’être heurtée à une forme de résistance idéologique forte, ce qui soulève des questions sur la liberté d’expression et la manière dont la représentation de figures religieuses est désormais scrutée par des prismes politiques.

Pourtant, certains comptes pro-Israël ont ironisé sur la situation, en se moquant de l’ampleur des critiques et en rappelant qu’un extrait d’une émission satirique israélienne parodiait déjà l’idée que Marie et Joseph ne soient pas juifs, mais palestiniens. La polémique met donc en lumière la question de l’authenticité historique mais aussi de la liberté d’expression dans la représentation de figures religieuses.

Netflix, de son côté, n’a pas encore réagi publiquement à ces critiques.

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