L’Église célèbre aujourd’hui la mémoire de Notre-Dame des Douleurs, cette fête marquée par la contemplation silencieuse de la Vierge Marie debout au pied de la Croix de son Fils. Le vieillard Syméon avait prophétisé, au jour de la Présentation de Jésus au Temple, qu’un glaive de douleur transpercerait son âme. Ce glaive, Marie l’a ressenti en plénitude en assistant à l’agonie de Celui qu’elle avait enfanté, élevé, aimé jusqu’au bout.
La piété populaire a retenu sept douleurs principales, de la prophétie de Syméon à la mise au tombeau du Christ. Chacune révèle le mystère d’une mère unie, dans une parfaite obéissance et une foi inébranlable, à la Passion de son Fils. Marie, par sa compassion, devient modèle de l’Église qui demeure fidèle dans l’épreuve et qui ne se détourne pas de la Croix.On retrouve cette dévotion à travers de nombreuses expressions artistiques. En Corse, dans l’église de Costa (20226), une statue de Notre-Dame des Sept Douleurs a été offerte en action de grâce. En Bourgogne, à Couches en Saône-et-Loire, une chapelle latérale abrite un grand tableau représentant la Vierge souffrante. Ces témoignages de foi populaire rappellent que la douleur de Marie est une école de fidélité et de confiance.
Une vidéo récente de Françoise Breynaert, docteur en théologie, approfondit la signification spirituelle de cette mémoire. Le portail de la liturgie, de son côté, propose des textes et méditations pour accompagner la prière en ce jour.La tradition a aussi transmis des accents poétiques pour exprimer ce mystère. Le franciscain Jacopone de Todi, auteur du célèbre Stabat Mater, médite dans un court poème :
« On a tué le fils et la mère,
les transperçant de dure mort.
On trouvera la mère et le fils,
embrassés sur une même croix. »
Dans la douleur de Marie, c’est toute la tendresse maternelle de l’Église qui se révèle, pour rappeler à chacun que la Croix n’est jamais séparée de l’espérance de la Résurrection.
Avec nominis