Ce mercredi 5 mars 2025 marque l’entrée solennelle en Carême pour l’Église universelle. Comme chaque année, le Mercredi des Cendres ouvre ce temps de conversion et de pénitence qui prépare les fidèles à la grande fête de Pâques. Dans une société marquée par la superficialité et la fuite du sacré, ce jour rappelle avec force l’appel du Christ : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1,15).
La pratique de l’imposition des cendres remonte aux premiers siècles du christianisme et s’enracine dans l’Ancien Testament. Le prophète Joël enjoint : « Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil. Déchirez vos cœurs, et non pas vos vêtements » (Jl 2,12-13). De même, l’exemple des Ninivites dans le livre de Jonas montre comment la pénitence sincère attire la miséricorde divine.
Loin d’être un simple rite symbolique, le Mercredi des Cendres rappelle à chaque baptisé sa condition de pèlerin sur cette terre : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière » (Gn 3,19). Ce geste, empreint d’humilité, nous remet face à la vérité ultime : la vie terrestre est passagère, et seul le salut en Jésus-Christ demeure.
Le Catéchisme de l’Église catholique enseigne que « la pénitence intérieure du chrétien peut avoir des expressions très variées. L’Écriture et les Pères insistent surtout sur trois formes : le jeûne, la prière et l’aumône » (§ 1434). Ces trois piliers du Carême sont autant de moyens pour purifier l’âme et réorienter le cœur vers Dieu.
- Le jeûne, loin d’être une contrainte, est un acte de maîtrise de soi et un geste de réparation pour les péchés. Le Christ lui-même, après son baptême, s’est retiré au désert pour jeûner quarante jours (Mt 4,2).
- La prière est le moyen le plus sûr pour approfondir notre relation avec Dieu et entrer dans une intimité plus grande avec Lui.
- L’aumône est un acte de charité qui nous détache des biens matériels et nous rappelle que l’amour du prochain est indissociable de l’amour de Dieu.
Ces pratiques sont d’autant plus nécessaires aujourd’hui que le monde moderne tente d’évacuer toute notion de sacrifice et de pénitence. Pourtant, le Christ nous l’enseigne : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Mt 16,24).
Dans une époque où la foi est attaquée et où l’indifférence religieuse se généralise, le Carême est une invitation pressante à la conversion personnelle mais aussi à l’intercession pour l’Église. Il est urgent que les catholiques retrouvent le sens du sacré et de la pénitence, en particulier face aux scandales et aux compromissions qui affaiblissent le témoignage de l’Évangile.
Ce Mercredi des Cendres doit être l’occasion d’un examen de conscience collectif : avons-nous laissé le monde dicter notre foi ? Sommes-nous fidèles à l’enseignement du Christ et de son Église ?
L’Église, fidèle à sa mission, nous offre ce temps de grâce pour nous purifier et revenir à l’essentiel. Que ce Carême 2025 soit un moment de renouveau spirituel pour tous les fidèles, afin que chacun puisse se tenir, à Pâques, avec un cœur renouvelé et prêt à accueillir la lumière du Ressuscité.
« Seigneur, crée en moi un cœur pur, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit » (Ps 50,12).