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Merveille d’un hymne du temps de Pâques : Aurora Lucis rutilat

Tableau de Laurent La Hyre, « Apparition du Christ aux trois Marie », réalisé vers 1653

L’aurore embrase de lumière, ainsi résonne l’hymne intemporelle d’Aurora lucis rutilat, une composition emblématique du IVe ou Ve siècle, traditionnellement attribuée à saint Ambroise. Composée de onze quatrains octosyllabiques, cette hymne incarne la jubilation de la saison pascale.

Un Trésor Ancien

Aurora lucis rutilat est un joyau de la tradition liturgique chrétienne. Découpée en trois parties distinctes, elle célèbre l’aube de la Résurrection du Christ et sa victoire sur la mort. La première partie, du même nom que l’hymne, est aujourd’hui chantée lors des laudes dans l’Église catholique, du dimanche de la divine Miséricorde à l’Ascension, dans l’Église latine.

Une Célébration de la Résurrection

La deuxième partie, “Tristes erant Apostoli”, est souvent reprise dans le cadre des vêpres et des matines pendant le temps de Pâques, notamment lors de la commémoration des apôtres évangélistes. Elle rappelle le chagrin des apôtres avant la résurrection, contrastant avec la joie éclatante qui émane ensuite de la victoire du Christ sur la mort.

Claro Paschali Gaudio

Enfin, la troisième partie, “Claro Paschali gaudio”, est également intégrée dans le commun des apôtres et évangélistes, spécifiquement lors des laudes pendant le temps de Pâques. Elle célèbre la lumière éclatante de la Pâque, source de réjouissance et d’allégresse pour les fidèles.

Une Intégration au Bréviaire Romain

Aurora lucis rutilat est une pièce incontournable du bréviaire romain, offrant aux fidèles un moyen de méditer et de célébrer les mystères de la foi chrétienne à travers la beauté poétique et musicale de ses vers. Son ancienneté et sa profondeur spirituelle en font un élément essentiel de la liturgie pascale, rappelant la promesse de lumière et de vie éternelle apportée par la résurrection du Christ.

Hymnus

Aurora lucis rutilat,
caelum resultat laudibus,
mundus exsultans iubilat,
gemens infernus ululat.

L’aurore éclate de lumière
le ciel résonne de louanges
le monde exulte d’allégresse
l’Enfer gémit et se lamente.

S 2

Cum rex ille fortissimus,
mortis confractus viribus,
pede conculcans tartara
solvit catena miseros.

Car notre roi si valeureux
a brisé les forces de Mort
foulant de son pied les Enfers
il libère les malheureux.

S 3

Ille, quem clausum lapide
miles custodit acriter,
triumphans pompa nobili
victor surgit de funere.

Lui, que les soldats vigilants
gardaient enfermé sous la pierre,
il triomphe en noble cortège,
et surgit vainqueur du trépas.

S 4

Inferni iam gemitibus
solutis et doloribus,
quia surrexit Dominus
resplendens clamat angelus.

Il a mis fin dans les enfers
à toutes plaintes et douleurs.
L’ange resplendissant proclame
la résurrection du Seigneur.

S 5

Esto perenne mentibus
paschale, Iesu, gaudium
et nos renatos gratiae
tuis triumphis aggrega.

Demeure, ô Jésus, pour les âmes,
la joie pascale à tout jamais.
À la grâce, nous renaissons ;
dans ton triomphe entraîne-nous.

S 6

Iesu, tibi sit gloria,
qui morte victa praenites,
cum Patre et almo Spiritu,
in sempiterna saecula.

À toi, Jésus, soit la louange,
glorieux vainqueur de la mort
louange au Père et à l’Esprit
à travers les siècles sans fin !

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