Le 1er octobre, lors de la messe de rentrée des parlementaires célébrée à la basilique Sainte-Clotilde, l’archevêque de Paris, Monseigneur Laurent Ulrich, a exhorté les élus à prendre soin du débat démocratique et à rechercher le consensus, notamment dans le cadre du dialogue sur la fin de vie. Dans son homélie, il a souligné que depuis la dernière messe des parlementaires, la vie politique de France a traversé des moments difficiles, évoquant la crise causée par la dissolution de l’Assemblée nationale et un affaiblissement général du débat démocratique.
« On pense évidemment à la crise ouverte par la dissolution de l’Assemblée nationale, mais la démocratie a pu donner d’autres signes qui confirment le phénomène d’un affaiblissement du débat et d’une aporie du dialogue », a-t-il déclaré. Déplorant un climat de « société liquide », où les structures et les repères se désagrègent, Monseigneur Ulrich a appelé les parlementaires à adopter un « regard de confiance » sur la société, en rappelant que « la foi chrétienne n’abandonne personne au désespoir » et que « l’amour du prochain » doit guider leurs actions.
L’archevêque a également fait référence à la session du Synode sur la synodalité, soulignant l’importance d’une écoute bienveillante des paroles et des expériences des autres. « La synodalité se donne pour règle une écoute bienveillante des paroles, et, davantage encore, des expériences profondes de l’existence », a-t-il expliqué. Cette approche doit être mise en œuvre non seulement au sein de l’Église, mais également dans le débat parlementaire, qui doit s’efforcer de rechercher le bien commun.
Concernant l’absence de majorité à l’Assemblée, Mgr Ulrich a encouragé un retour à la recherche de compromis. Il a interrogé le rôle des partis politiques, demandant s’ils pourraient redevenir des « laboratoires de réflexion » où le dialogue pourrait s’épanouir. « Le corps électoral n’a-t-il pas implicitement souhaité provoquer ses représentants à poursuivre cet exercice du dialogue en vérité ? » a-t-il questionné.
Avec l’annonce par le Premier ministre Michel Barnier de la reprise du dialogue sur la fin de vie, l’archevêque a insisté sur l’importance de ne pas contraindre les consciences, soulignant que la République garantit la liberté de conscience de chaque citoyen.
Pour conclure, Monseigneur Ulrich a encouragé les parlementaires à suivre l’exemple de sainte Thérèse de Lisieux, qui prônait une « petite voie » de service et d’humilité. « La charité fraternelle, c’est tout sur la terre », a-t-il rappelé, invitant les responsables politiques à mettre cette voie au service du bien commun.