Le projet de loi sur la fin de vie suscite de réelles inquiétudes et Monseigneur Bruno Valentin, évêque du diocèse de Carcassonne et Narbonne, estime que cela pourrait inciter les plus démunis à choisir l’euthanasie. Le prélat confirme que “l’euthanasie est toujours un échec”. Il exprime son point de vue dans un contexte où le texte gouvernemental est en débat à l’Assemblée nationale depuis fin mai.
Pour Monseigneur Valentin, ce projet de loi soulève des préoccupations particulières dans l’Aude, tant au niveau des experts locaux sur la question, des nombreux établissements médico-sociaux accueillant des personnes vulnérables, et des difficultés économiques du département.
Il craint que le suicide assisté devienne une option plus abordable que les soins palliatifs, et que cela puisse influencer les décisions concernant l’accompagnement des personnes en fin de vie.
L’évêque s’appuie sur le film “Un P’tit truc en plus” du réalisateur Artus, mettant en scène des personnes en situation de handicap, pour illustrer son point de vue. Il souligne le paradoxe entre l’enthousiasme suscité par ce film, qui prône la solidarité envers les personnes vulnérables, et l’éventuelle légalisation de l’euthanasie.
Monseigneur Valentin critique également la rédaction du projet de loi, soulignant le flou autour de la définition des termes utilisés et la possibilité que des personnes en situation de handicap soient incluses dans le champ d’application de la loi. Il plaide en faveur du renforcement des soins palliatifs plutôt que de l’ouverture à l’euthanasie.
En réponse à ces préoccupations, Martine Prunet, déléguée audoise de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, défend le projet de loi en soulignant qu’il offre des solutions pour les situations les plus difficiles, même si le pronostic vital n’est pas engagé à court terme. Elle estime que cette loi élargit les possibilités et ne contraint pas les personnes en fin de vie.
La question de la fin de vie continue donc à susciter des débats , où s’entremêlent des considérations religieuses , médicales et sociales…
Source l’Indépendant