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Mort du petit Émile : le suicide du prêtre qui l’a baptisé cache-t-il un lourd secret ?

Le père Claude Gilliot - DR
Le père Claude Gilliot - DR
« J’en veux énormément à la famille du petit Émile, parce que je pense que tout est parti de chez eux. »

Le père Claude Gilliot, islamologue et professeur émérite de l’Université d’Aix-Marseille, s’est donné la mort le 15 mars dernier, laissant derrière lui une lettre d’adieu poignante. Ce drame humain et spirituel soulève de nombreuses interrogations, d’autant plus que ce prêtre dominicain est celui qui avait baptisé le petit Émile Soleil, disparu tragiquement en juillet 2023 dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence).

Le père Claude Gilliot était bien connu pour son érudition en islamologie, enseignant à l’Université d’Aix-Marseille et appartenant à l’Ordre des Frères Dominicains. Figure respectée dans le monde académique et religieux, il n’en restait pas moins un homme marqué par la douleur et le sentiment d’abandon.

Dans une lettre laissée avant son suicide, il écrit ces mots bouleversants :
« Prévenez ma sœur. Dites-lui que je l’aime, mon beau-frère, je les aime. »
Et dans un dernier élan de foi, il ajoute :
« L’amour seul compte. Annoncez l’Évangile. »

Le père Gilliot était très proche de la famille Soleil, qui assurait la chorale des Pénitents gris d’Aix-en-Provence, une chapelle privée où se célébraient les messes selon les rites traditionnels. Après la disparition d’Émile en juillet 2023, un geste du prêtre va provoquer une rupture brutale : il transmet à la presse une photo de l’enfant et de ses parents, ce que la famille vit comme une trahison.

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La réaction est immédiate et sans appel : la famille Soleil rompt tout contact avec lui et boycotte la chapelle. Cette exclusion douloureuse semble avoir plongé le prêtre dans un abîme de solitude et de culpabilité. Sa sœur, visiblement éprouvée, exprime sa rancœur en déclarant :
« J’en veux énormément à la famille du petit Émile, parce que je pense que tout est parti de chez eux. »

La question demeure : ce suicide est-il en lien avec l’affaire du petit Émile ?

Le prêtre, accablé par le sentiment d’avoir été rejeté par ceux qu’il considérait comme des amis, aurait-il porté un fardeau de culpabilité trop lourd ? Peut-on concevoir que la douleur de la famille Soleil ait pu les pousser à une telle rupture, sans prendre en compte la détresse de cet homme de Dieu ?

Le geste fatal du père Gilliot reste entouré d’un voile de mystère, mais il met en lumière la solitude et la vulnérabilité de certains prêtres confrontés à des situations humaines d’une extrême gravité. Si la famille Soleil a souffert de la perte de l’enfant, il ne faut pas sous-estimer l’impact psychologique qu’un tel rejet a pu avoir sur le prêtre, d’autant plus lorsqu’il était lui-même déjà fragilisé par cette tragédie.

Alors que les funérailles du père Gilliot se sont tenues hier lundi 24 mars, l’Église est appelée à se pencher sur la souffrance de ses ministres et à prendre conscience de la pression émotionnelle et spirituelle qu’ils peuvent subir, surtout dans des situations aussi tragiques et complexes.

L’appel final du prêtre, « L’amour seul compte. Annoncez l’Évangile », résonne comme un ultime cri d’espoir malgré le désespoir. Prions pour le repos de son âme et pour que la lumière de la foi apaise les cœurs meurtris par cette affaire tragique.

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