La répression du régime nicaraguayen contre l’Église catholique atteint un nouveau sommet : une trentaine de moniales clarisses ont été brutalement expulsées de leurs monastères à Managua et Chinandega. En pleine nuit, ces religieuses cloîtrées ont été contraintes de quitter leur maison de prière sous la pression des autorités. Un épisode qui rappelle les persécutions les plus sombres de l’histoire.
La nuit du 28 janvier 2025 restera gravée comme un nouveau chapitre de la persécution orchestrée par la dictature de Daniel Ortega contre l’Église catholique au Nicaragua. Selon le journal Mosaico CSI, les forces du régime ont d’abord pénétré dans le monastère des Sœurs Clarisses Franciscaines de Managua, avant de se rendre à celui des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, à Chinandega.
Les religieuses n’ont eu que quelques instants pour rassembler quelques effets personnels avant d’être contraintes au départ. Selon une source ecclésiastique citée par le journal nicaraguayen, « elles n’ont pu emporter que ce qu’elles pouvaient porter à la main », tandis que la majorité d’entre elles, de nationalité nicaraguayenne, ont été poussées vers un exil forcé dont on ignore encore la destination.
Cette nouvelle attaque contre l’Église survient après que la personnalité juridique de la congrégation ait été arbitrairement supprimée par l’Assemblée nationale le 19 mai 2023. Officiellement, cette dissolution a été qualifiée de « volontaire », mais comme l’a souligné l’avocate et chercheuse Martha Patricia Molina, spécialiste de la persécution religieuse au Nicaragua, « nous savons bien que rien n’est volontaire dans ce pays. La dictature force les congrégations à disparaître sous la pression et le harcèlement ».
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Aci précise que le même jour, la dictature a frappé une nouvelle fois, s’attaquant cette fois au diocèse de Matagalpa. La résidence de Mgr Rolando Álvarez, évêque exilé depuis janvier 2024 après avoir subi une condamnation politique, a été vidée de ses biens.Des témoins ont rapporté que des camions blancs, utilisés par le régime pour ces opérations, ont été remplis de mobilier, d’objets religieux et même d’une croix. « Voir cela a été une souffrance immense », a témoigné un fidèle. Ce saccage rappelle les méthodes des régimes totalitaires qui, tout au long de l’histoire, ont cherché à effacer les traces de la foi chrétienne pour imposer un contrôle total sur la population.
Ce nouvel épisode de persécution s’inscrit dans un contexte de harcèlement constant contre l’Église catholique au Nicaragua, où près de 1 000 attaques ont été recensées par le rapport Nicaragua : Une Église persécutée. Alors que le régime de Daniel Ortega continue de se durcir, la question se pose : jusqu’où ira cette répression ? L’expulsion des moniales clarisses, figures de prière et de silence, montre que plus aucune frontière n’arrête désormais la violence antichrétienne du pouvoir.