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Persécution de l’Église au Nicaragua : le régime d’Ortega s’attaque aux séminaires

séminaristes expulsés dans le diocése de Matagalpa - DR
séminaristes expulsés dans le diocése de Matagalpa - DR
L’offensive s’inscrit dans une persécution croissante contre l’Église, réduite au silence par un pouvoir déterminé à en finir avec toute opposition.

Le 22 janvier 2025, l’Église catholique au Nicaragua a subi une nouvelle attaque directe du régime de Daniel Ortega. Des agents de la police nationale et des fonctionnaires du parquet ont pris d’assaut le séminaire majeur de philosophie de la diocèse de Matagalpa, situé dans le nord du pays. Selon Vatican News, au moins 30 séminaristes ont été expulsés des lieux. À l’heure actuelle, il n’est pas confirmé si des arrestations ont également eu lieu, et les informations sur l’incident restent limitées. Aucune autre source indépendante ne permet pour l’instant de préciser davantage les circonstances exactes de cette perquisition.

L’événement s’inscrit dans un cycle de répression croissante contre l’Église catholique, qui est l’une des rares institutions encore debout face au régime autoritaire d’Ortega. Ce n’est pas la première attaque contre les structures ecclésiastiques du diocèse de Matagalpa. Il y a moins d’une semaine, le gouvernement avait exproprié le centre pastoral « La Cartuja », une propriété appartenant également au diocèse. Ce raid avait été accompagné de violences, des paramilitaires ayant forcé l’entrée des lieux et enlevé plusieurs fidèles qui participaient à une retraite spirituelle.

L’escalade contre l’Église au Nicaragua ne montre aucun signe de répit. Depuis plusieurs années, le régime multiplie les arrestations, les expulsions et les saisies de biens religieux. Le diocèse de Matagalpa est particulièrement ciblé depuis l’arrestation de Mgr Rolando Álvarez, l’une des figures les plus critiques du gouvernement. L’évêque, d’abord condamné à plus de 26 ans de prison, a ensuite été déporté de force au Vatican en janvier 2024, rejoignant d’autres religieux contraints à l’exil.

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Les persécutions contre le clergé se sont intensifiées au fil des mois. En août 2024, les autorités avaient déjà arrêté le père Jarvin Tórrez, recteur du séminaire San Luis Gonzaga à Matagalpa, ainsi que plusieurs autres prêtres et agents pastoraux. Le 1er août 2024, deux vicaires du diocèse de Matagalpa, les pères Ulises René Vega Matamoros et Edgard Sacasa, avaient été arrêtés en pleine célébration de la fête de saint Dominique de Guzmán. Ces actions s’inscrivent dans une stratégie de contrôle systématique visant à réduire au silence l’Église catholique dans le pays.

L’Église catholique au Nicaragua est aujourd’hui réduite au silence sous la menace constante de la répression. De nombreux prêtres ont été emprisonnés ou expulsés, les œuvres caritatives catholiques ont été interdites, et même la diffusion de la messe à la radio a été supprimée par le gouvernement. Avec cette attaque contre le séminaire de Matagalpa, c’est l’avenir même du clergé nicaraguayen qui est menacé.

Alors que la communauté internationale condamne timidement ces abus, les fidèles nicaraguayens restent livrés à eux-mêmes, voyant leurs églises et leurs espaces de prière être progressivement saisis ou détruits par le régime d’Ortega. Combien de temps encore le Nicaragua pourra-t-il résister à cette persécution sans précédent contre l’Église ?

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