Notre Dame de Guadalupe, étoile du Nouveau Monde, demeure pour l’Église catholique l’un des repères les plus lumineux de l’évangélisation dans les Amériques. Depuis l’apparition de la Vierge à saint Juan Diego en décembre 1531 sur la colline du Tepeyac, l’Église reconnaît dans cette présence maternelle un signe d’unité, de consolation et de mission. À travers les pontificats successifs, cette conviction a été confirmée avec constance.
Lors de sa visite à la Basilique de Notre-Dame de Guadalupe le 23 janvier 1999, saint Jean-Paul II a replacé la figure de la Vierge du Tepeyac au cœur de la mission de l’Église dans le Nouveau Monde. Il déclarait alors :
« Je suis venu ici pour déposer aux pieds de la Vierge métisse du Tepeyac, Etoile du Nouveau Monde, l’Exhortation apostolique Ecclesia in America, qui rassemble les contributions et les suggestions pastorales de ce Synode, confiant à la Mère et Reine de ce continent, l’avenir de son évangélisation. »
Ce geste soulignait sa conviction profonde, à savoir que l’évangélisation de l’Amérique ne peut se concevoir sans la protection de celle qu’il appelait la Vierge métisse, signe d’unité entre les peuples européens, indigènes et métis.
Au retour de son voyage, le 10 février 1999, Jean-Paul II soulignait à nouveau la portée de cette démarche :
« J’ai déposé les fruits du premier Synode américain aux pieds de la Sainte Vierge Marie de Guadalupe, sous la protection maternelle de laquelle s’est développée l’évangélisation du Nouveau Continent. Elle est à juste titre invoquée aujourd’hui comme l’étoile de sa nouvelle évangélisation. C’est pourquoi j’ai établi que la fête ou la solennité liturgique qui lui est consacrée, le 12 décembre, soit proclamée comme fête sur tout le Continent américain. » En établissant cette fête commune, il donnait à l’ensemble du continent un signe d’unité spirituelle autour de la Mère du Seigneur.La présence d’images de Notre Dame de Guadalupe dans des sanctuaires situés hors du continent américain manifeste l’universalité de cette dévotion. À Fourvière, l’illustration de la Vierge de Guadalupe rappelle l’attachement de nombreux fidèles à cette figure mariale, au-delà des frontières du Mexique. Le sanctuaire lyonnais, dédié à Marie, accueille ainsi l’image de celle qui, depuis près de cinq siècles, accompagne les peuples du Nouveau Monde.
Dans son message pour la fête du 12 décembre 2013, le pape François rappela l’attitude de la Vierge lors de son apparition à saint Juan Diego et souligna en espagnol : « Son visage était celui d’une métisse et ses vêtements couverts de motifs indigènes. Comme Jésus, Marie se fait proche de ses enfants, qu’elle accompagne en mère sur le chemin de la vie. » Cette proximité incarnée met en lumière la manière dont Marie rejoint les fidèles dans leur culture et leur histoire, selon une intuition déjà fortement soulignée par Jean-Paul II.L’Église rappelle que la Vierge apparut à saint Juan Diego le 9 et le 12 décembre 1531, dates devenues centrales dans la piété de millions de fidèles. Dans la mémoire liturgique, elle est présentée comme Notre-Dame de Guadalupe au Mexique, « dont une foule immense implore le secours maternel sur la colline Tepeyac près de Mexico, et qu’elle salue avec confiance comme une étoile pour l’évangélisation des familles, des peuples et comme l’assistance des indigènes et des pauvres ». Cette formulation exprime la portée spirituelle et sociale de la dévotion, qui touche tant les familles que les plus démunis.
Saint Jean-Paul II résumait cette orientation missionnaire dans une prière qui reste d’une grande actualité : « Je demande à Notre-Dame de Guadalupe d’éclairer les peuples du Nouveau Monde tout au long du troisième millénaire. » Cette demande demeure pour l’Église une source d’espérance et un appel à confier les peuples d’Amérique à la protection de la Vierge du Tepeyac, dans la fidélité à leur histoire et aux défis du temps présent.


