La proposition de Rachida Dati d’instaurer un tarif d’entrée pour accéder à Notre-Dame de Paris suscite un vif débat, tant au sein des fidèles que des institutions religieuses. Alors que l’Église de Paris et la majorité des catholiques s’opposent fermement à cette idée, il est intéressant de se pencher sur les pratiques déjà en cours dans d’autres pays européens.
En Italie, l’accès à la cathédrale de Milan est également payant avec un ticket proposant un parcours Cathédrale + Toits + Musée (ascenseur) à 27 €.
L’accès à la cathédrale de Westminster propose également une » formule touristique » payante à 73€ pour les familles et un accès libre et gratuit pour rentrer prier et allumer une bougie.
En Allemagne , l’entrée à la cathédrale de Cologne est gratuite, mais un tarif est requis pour accéder à la tour sud, qui offre une vue panoramique imprenable sur la ville. Pour ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur l’histoire et l’architecture de cet édifice, des visites guidées sont également disponibles.
Toute la question serait de distinguer les fidèles qui souhaitent rentrer se recueillir et les touristes venus simplement visiter les lieux.
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En Espagne, par exemple, l’accès aux monuments emblématiques comme la Sagrada Familia à Barcelone est déjà payant, s’élève à 26 euros. Les habitants, tout en reconnaissant la beauté et l’importance de ces lieux, expriment quand même leur mécontentement face à un prix jugé exorbitant.
« C’est un prix exorbitant… Les églises représentent notre patrimoine. Elles devraient réduire le prix et surtout pour nous les habitants », déclare un Barcelonais selon une citation reprise par Europe 1. Ces sentiments révèlent une tension entre le besoin de financement pour la restauration et l’entretien des édifices religieux, et la volonté de préserver l’accès à ces lieux pour la population locale.
En France, les catholiques s’inquiètent de voir Notre-Dame de Paris , symbole de la foi chrétienne et de l’identité nationale, devenir un lieu payant, semblable à une attraction touristique. Ce modèle espagnol, qui permet aux églises d’assurer leur financement par les entrées payantes, ne trouve pas grâce aux yeux de tous, notamment en raison des spécificités du statut des bâtiments religieux en France, qui appartiennent à l’État. Le débat met en lumière une question essentielle : comment financer la préservation de notre patrimoine religieux sans en restreindre l’accès à ceux qui en sont les véritables héritiers ?
En somme, la réflexion autour de l’entrée payante à Notre-Dame de Paris ne concerne pas seulement le coût, mais soulève des enjeux profonds de patrimoine, de culture et de spiritualité. Les positions divergentes, et il est certain que ce débat continue à agiter les consciences, tant en France qu’à l’étranger.