François Bayrou est donc le nouveau premier ministre de la France à 73 ans, cet homme politique leader du Mouvement Démocrate (Modem) et ancien ministre qui s’était présenté à la présidence en 2002, puis en 2007, a toujours mis en avant une vision politique « centriste et réformatrice. »
Il affirme que sa foi chrétienne constitue un pilier essentiel de son engagement politique. Bien que sa carrière soit marquée par de nombreuses contradictions, il n’hésite pas à souligner l’influence de ses convictions religieuses dans ses décisions publiques. À plusieurs reprises, il a évoqué l’importance de sa foi catholique comme fondement de ses choix, qu’ils soient politiques ou personnels.
En 2007, lors de sa campagne présidentielle, il expliquait : « Ma foi, c’est une chose intime, mais elle est aussi ce qui me pousse à vouloir la justice et la paix pour tous. » Une déclaration qui reflète l’idée que sa vision politique est alimentée par ses principes chrétiens. Dans ce cadre, la politique, selon lui, ne se limite pas à un simple jeu de pouvoir, mais se doit d’être un service à l’humanité, inspiré par les valeurs chrétiennes.
Dans un discours prononcé en 2014 à l’Assemblée nationale, il avait affirmé : « Ce que je crois, c’est que la politique doit être un service à l’homme, et non un combat pour le pouvoir. Les fondements de ma foi chrétienne sont dans l’amour du prochain, dans la recherche du bien commun, dans la défense de la dignité de chaque être humain. » Ces propos révèlent sa conception de la politique comme étant avant tout une vocation morale et spirituelle.
Malgré l’importance de sa foi dans son engagement public, François Bayrou a toujours veillé à maintenir une certaine distance entre religion et pouvoir. En 2013, il déclarait dans Le Figaro : « La religion ne doit pas se confondre avec la politique, car cela risquerait d’altérer la pureté des idéaux religieux. » Cette séparation est essentielle pour Bayrou, qui prône une application des principes religieux dans la politique sans tomber dans l’instrumentalisation de la foi pour des objectifs partisans.
François Bayrou se distingue également par sa vision chrétienne des questions sociales. En 2018, alors que les inégalités et la pauvreté occupaient le devant de la scène politique, il soulignait : « La charité chrétienne doit être la source de notre politique sociale. Ce n’est pas l’État seul qui doit prendre en charge la misère, mais nous tous, en tant que société, en tant qu’êtres humains. » Pour lui, la solidarité ne relève pas uniquement des institutions, mais aussi de chaque citoyen, inspiré par l’enseignement chrétien.
Sa position sur l’éducation reflète également cette approche. En 2019, il expliquait : « L’école doit être un lieu où l’on apprend à vivre ensemble, à respecter autrui et à développer une conscience éthique. Ces valeurs, que l’on retrouve dans l’Évangile, sont au cœur de l’enseignement républicain. » Pour François Bayrou, l’éducation ne se limite pas à la transmission de savoirs, mais doit être un lieu d’épanouissement moral, en accord avec les valeurs chrétiennes de respect et d’humanité.
Le dossier des migrants a également été un terrain où François Bayrou a exprimé sa foi chrétienne. En 2015, face à la crise des réfugiés, il a affirmé : « Accueillir les réfugiés, c’est avant tout un acte de charité, un acte d’humanité. » Cette prise de position s’inscrit dans une longue tradition de l’Église catholique, qui appelle à l’accueil des étrangers et à la solidarité envers les plus démunis. Rappelons que les défis posés par les vagues successives de migrants interrogent également sur les conséquences d’une « charité désordonnée ». De cela François Bayrou en a également conscience.
Concernant l’euthanasie, en mai 2023, le Haut-commissaire au Plan de l’époque déclarait au Figaro : « Nous avons une loi pour accompagner ce passage vers la mort, mais ne faisons pas un service public pour donner la mort. » François Bayrou considère que la loi Claeys-Leonetti, qui permet déjà un accompagnement en fin de vie, est suffisante et devrait être appliquée de manière plus systématique.
Aligné sur la doctrine de l’Eglise, Il a insisté sur la nécessité de renforcer les soins palliatifs, soulignant que « l’urgence est d’abord de mailler le territoire d’unités de soins palliatifs ».Insistant sur l’amélioration de l’accompagnement des patients en fin de vie, plutôt que sur une légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté. Il a répété qu’il était contre toute forme d‘« aide active à mourir », contrairement au vote de la Convention citoyenne, qui a voté à une large majorité en faveur de cette évolution législative.
Au-delà de tout clivage politique et de toute appréciation sur sa carrière, on note dans ses déclarations des références concrètes et régulières à sa foi chrétienne. Espérons que cela soi de bon augure pour un premier ministre qui devra faire face à de nombreux défis.