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Ouverture du temps de l’Avent : une invitation à l’attente du Sauveur

"L'Annonciation" de Léonard de Vinci (c. 1472-1475)
"L'Annonciation" de Léonard de Vinci (c. 1472-1475)
Les différences de formulation entre l'ancienne et la nouvelle version de la Préface de l'Avent sont révélatrices car l'ancienne version parle de "l’éternel dessein de ton amour" tandis que la nouvelle insiste sur "l’humble condition de notre chair"

Le début de l’Avent marque l’ouverture d’un nouveau cycle liturgique, un temps privilégié pour la préparation spirituelle à la venue du Christ. Ce temps est un appel à méditer sur le mystère de l’Incarnation et à ouvrir notre cœur pour accueillir le Sauveur, dans la joie de l’espérance chrétienne.

Ce premier dimanche de l’Avent, qui ouvre ce temps d’attente, nous invite à un moment de prière et de réflexion, dans la simplicité et la beauté des symboles liturgiques. L’allumage de la première bougie de la couronne de l’Avent, accompagné du cantique « Nous étions en attente », nous plonge dans une atmosphère de préparation, où l’on se rappelle que la lumière, le Christ, vient éclairer nos vies : « Nous étions en attente, perdus dans l’inconnu, sur nos chemins d’errance, la lumière est apparue ». Ce chant résonne comme un écho à l’attente messianique, et nous invite à entrer pleinement dans ce temps de préparation.

Ce premier dimanche est aussi marqué par la méditation de l’Écriture, avec la lecture du livre de Jérémie (33, 14-16), qui nous annonce la venue d’un Sauveur, un « germe de justice » qui instaurera la paix et la sécurité. Cette lecture est une promesse divine, un appel à l’espérance, et elle invite à la conversion et à la vigilance pour accueillir celui qui vient, dans la foi et l’amour de Dieu.

Le début de l’Avent nous permet également de réfléchir à l’importance de la liturgie, notamment à travers la Préface du temps de l’Avent. Celle-ci présente les deux avènements du Christ : son Incarnation, lorsqu’il est venu parmi nous dans l’humilité de sa chair, et sa seconde venue, qui marquera la fin des temps. La Préface nous rappelle que Jésus est venu « en assumant l’humble condition de notre chair », pour accomplir le plan de salut de Dieu. Le Christ reviendra dans la gloire pour nous faire entrer dans la lumière de son Royaume.

Les différences de formulation entre l’ancienne et la nouvelle version de la Préface de l’Avent

ANCIEN MISSEL Vraiment il est juste et bon de te rendre gloire
de t’offrir notre action de grâce,
toujours et en tout lieu,à toi,
Père très saint,Dieu éternel et tout-puissant,
par le Christ, notre Seigneur.Car il est déjà venu,
en prenant la condition des hommes
pour accomplir l’éternel dessein de ton amour
et nous ouvrir le chemin du salut ;
il viendra de nouveau,
revêtu de sa gloire,
afin que nous possédions dans la pleine lumière
les biens que tu nous as promis
et que nous attendons en veillant dans la foi.C’est pourquoi, avec les anges et les archanges,
avec les puissances d’en haut et tous les esprits bienheureux,
nous chantons l’hymne de ta gloire
et sans fin nous proclamons :
NOUVEAU MISSEL Vraiment il est juste et bon, pour ta gloire et notre salut,
de t’offrir notre action de grâce,
toujours et en tout lieu,
Seigneur, Père très saint,
Dieu éternel et tout-puissant,
par le Christ, notre Seigneur.Car il est déjà venu,
en assumant l’humble condition de notre chair,
pour accomplir l’éternel dessein de ton amour
et nous ouvrir à jamais le chemin du salut ;
il viendra de nouveau,
revêtu de sa gloire,
afin que nous possédions dans la pleine lumière
les biens que tu nous as promis
et que nous attendons en veillant dans la foi.C’est pourquoi, avec les anges et les archanges,
avec les puissances d’en haut et tous les esprits bienheureux,
nous chantons l’hymne de ta gloire
et sans fin nous proclamons :

Elles sont révélatrices car l’ancienne version parle de « l’éternel dessein de ton amour » tandis que la nouvelle insiste sur « l’humble condition de notre chair », soulignant la profondeur du mystère de l’Incarnation. Ces variations nous poussent à méditer sur le mystère de Dieu fait homme et sur le chemin de salut qu’il nous ouvre, tout en nous rappelant que l’attente de la seconde venue de Christ doit être vécue dans une vigilance active et pleine d’espérance.

L’Avent est également un temps où l’Église, à travers sa liturgie, nous appelle à préparer nos cœurs pour la rencontre avec le Christ. Le Pape François, dans ses homélies de début d’Avent, a souvent souligné que ce temps est un moment de conversion. Il nous invite à ouvrir nos cœurs et à être prêts à accueillir le Christ qui vient dans la simplicité et la lumière de la crèche, mais aussi à préparer nos vies pour son retour glorieux.

L’Avent marque également l’ouverture de l’Année C de la liturgie, dédiée à l’Évangile de Saint Luc. Cet Évangile, centré sur la miséricorde de Dieu, nous présente Jésus comme le Sauveur des pauvres et des pécheurs. L’Année C nous invite à méditer sur les actions de Jésus, sur son enseignement de miséricorde et de réconciliation, et sur la manière dont nous sommes appelés à participer à son Royaume. Ce temps est une occasion pour chaque chrétien de renouveler sa foi et de se préparer à la rencontre avec le Christ, non seulement à Noël, mais aussi à sa seconde venue.

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Rappelons que l’année liturgique est structurée autour de trois cycles principaux : les années A, B et C, qui correspondent chacune à un Évangile particulier. L’Année A est dominée par l’Évangile de Saint Matthieu, qui présente Jésus comme le Messie royal, tandis que l’Année B, consacrée à l’Évangile de Saint Marc, met l’accent sur la figure du Christ serviteur. L’Année C, que nous commençons à célébrer, se concentre sur l’Évangile de Saint Luc, qui insiste sur la miséricorde divine et l’appel à la conversion, mettant en lumière le Christ qui vient apporter la rédemption à tous.

L’Avent, et plus particulièrement ce premier dimanche, est donc une invitation à entrer dans ce temps de préparation avec foi, espérance et charité. C’est l’occasion de nous préparer spirituellement par la pénitence afin d’accueillir le Christ, en méditant sur les mystères de l’Incarnation et en veillant dans l’attente de sa seconde venue.

C’est un temps pour rénover notre engagement chrétien et pour intensifier notre prière, afin que, comme les veilleurs, nous soyons prêts à accueillir le Seigneur qui vient pour restaurer toutes choses dans la lumière de son amour. Que cette période de l’Avent soit pour chacun de nous un moment de conversion, de prière et de préparation active, afin de célébrer dignement la venue de Celui qui est la Lumière du monde.

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