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Pourquoi chante-t-on le REGINA CAELI pendant le temps pascal ?

DR - Regina Caeli  (© Biblioteca Apostolica Vaticana)
DR - Regina Caeli (© Biblioteca Apostolica Vaticana)
Aujourd'hui, Regina cæli conserve son importance dans la liturgie catholique, étant chantée pendant le Temps pascal jusqu'à la Pentecôte, en remplacement de l'Angélus.

Cette prière mariale, qui exprime la joie de la Résurrection du Christ, remplace l’Angelus durant le temps pascal.

Regina cæli, lætare, alleluia :
Quia quem meruisti portare, alleluia :
Resurrexit, sicut dixit, alleluia :
Ora pro nobis Deo, alleluia

Réjouis-toi, Reine du ciel, alléluia,
car celui que tu as mérité de porter, alléluia,
est ressuscité comme il l’avait annoncé, alléluia ;
prie Dieu pour nous, alléluia

Histoire et Origine

La légende associe l’antienne Regina cæli à saint Grégoire le Grand († 604) ou à Grégoire V († 998)5. Selon la légende, saint Grégoire aurait entendu trois anges chanter les trois premiers versets à la basilique Santa Maria in Aracoeli et aurait composé lui-même le dernier.

Cette anecdote est mentionnée par Guillaume Durand dans son ouvrage Rationale diuinorum officiorum (Lyon, 1565). Cependant, l’auteur de ce texte est resté inconnu5,8. Aucun document ne permet d’attribuer définitivement l’antienne à Grégoire V. Même pour saint Grégoire le Grand, les manuscrits contemporains ne fournissent aucun témoignage de son rôle en tant qu’auteur des œuvres liturgiques, y compris du chant grégorien.

Néanmoins, bien qu’il n’ait pas été compositeur de l’antienne, saint Grégoire le Grand a joué un rôle important dans la réforme de la liturgie, notamment en maintenant le chant de l’alléluia après la Pentecôte.

Il est probable que l’association de cette antienne à un pape Grégoire ait émergé de sa pratique régulière au sein du Saint-Siège. Il est certain que le texte, avec sa mélodie différente et sa composition relativement simple, était dans la tradition du chant papal, qui a disparu au XIIIe siècle.

Contrairement à d’autres antiennes mariales, Regina cæli est bien documentée dans le chant vieux-romain. Cependant, les manuscrits disponibles sont rares, et le nombre limité de copies existantes témoigne de la difficulté à identifier son origine précise.

Jusqu’à l’invention de la notation en lignes par Guido d’Arezzo vers 1030, le chant vieux-romain était transmis principalement par voie orale. La disparition progressive de ce chant au XIIIe siècle en faveur du chant grégorien a également contribué à obscurcir son origine.

Il est probable que l’auteur de l’antienne soit resté anonyme, comme c’était souvent le cas au Moyen Âge. Bien que certains suggèrent que l’un des papes mentionnés aurait pu être l’auteur, aucune découverte de manuscrit vieux-romain n’a été faite après 1890 et 1952.

La mélodie de Regina cæli, classée dans le sixième mode, a subi des révisions au XIIIe siècle ou plus tard, perdant ainsi sa modalité grégorienne d’origine. Les manuscrits les plus anciens ne présentent pas la version actuelle de la mélodie, ce qui pose des défis aux chercheurs pour retracer son évolution.

Les manuscrits disponibles montrent une variété de versions et d’usages liturgiques de l’antienne, témoignant des différentes traditions qui ont coexisté, notamment celle du Vatican (chant vieux-romain) et celle des monastères (chant grégorien). La version actuelle est simplifiée par rapport à ses versions antérieures.

L’usage liturgique de Regina cæli n’était pas uniforme au Moyen Âge. Son adoption généralisée dans le rite romain s’est probablement produite après le concile de Trente, au XVIe siècle, en particulier avec la publication du bréviaire tridentin en 1568.

La Contre-Réforme a également encouragé la composition de pièces musicales pour cette antienne, notamment par des compositeurs tels que Palestrina, Lassus et Victoria. Sous le pontificat de Benoît XIV au XVIIIe siècle, l’antienne a été associée à une indulgence, renforçant ainsi son importance dans la dévotion mariale.

La composition musicale pour Regina cæli a été particulièrement florissante pendant la période baroque, avec des compositeurs italiens tels que Vivaldi, Cavalli et Lotti, ainsi que des compositeurs français comme Charpentier et Delalande. Au XVIIIe siècle, Mozart a également composé des œuvres pour cette antienne. Plus tard, au XIXe siècle, Brahms a écrit un canon pour chœur de femmes en l’honneur de Regina cæli.

Aujourd’hui, Regina cæli conserve son importance dans la liturgie catholique, étant chantée pendant le Temps pascal jusqu’à la Pentecôte, en remplacement de l’Angélus. La pratique du chant grégorien pour cette antienne reste courante, bien qu’il existe peu de compositions musicales récentes pour ce texte.

avec Wikipédia.

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