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Puce Willow : Google veut-il remplacer le Créateur ?

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La firme américaine cherche-t-elle à transformer l'homme en un produit technologique, niant toute humanité, divinité et, avec elles, la dignité même de l'individu ? Le débat sur le transhumanisme s'intensifie à l'ombre d'une innovation aussi impressionnante qu'inquiétante.

Willow*, la dernière puce quantique de Google, se présente comme une avancée technologique révolutionnaire, capable de résoudre en quelques minutes des calculs que même les superordinateurs classiques mettraient des milliards d’années à accomplir. Pourtant, cette prouesse, loin d’être un simple exploit technique, soulève des interrogations éthiques majeures sur les limites du progrès scientifique et les dérives possibles d’une vision transhumaniste qui pourrait bien chercher à usurper le rôle de Dieu.

Un progrès fascinant, mais dangereux

Annoncée le 9 décembre, la puce Willow promet des applications pratiques dans des domaines tels que la découverte de médicaments ou l’optimisation énergétique. Mais derrière cette innovation se profile une ambition bien plus vaste, portée par les dirigeants transhumanistes de Google, notamment Raymond Kurzweil, chantre de la « singularité technologique. » Selon cette théorie, l’intelligence artificielle surpassera bientôt celle de l’homme, entraînant une fusion progressive entre humanité et technologie.

Cette vision, bien qu’emballée dans un discours d’émancipation, ne cache pas ses objectifs ultimes : transcender les limites biologiques humaines et atteindre une forme d’immortalité, soit par le transfert de la conscience sur des supports numériques, soit par la régénération des organes. Ces ambitions, dignes des récits de science-fiction, posent une question fondamentale : jusqu’où l’homme peut-il aller sans perdre son essence même ?

Une déshumanisation programmée

En transformant l’homme en un simple agrégat de données transférables ou en une entité biologique modifiable à l’infini, le transhumanisme nie la conception chrétienne de la personne humaine comme une unité inséparable d’âme et de corps, créée à l’image de Dieu. Cette réduction de l’homme à un produit technologique va à l’encontre de sa dignité intrinsèque, fondée sur sa liberté et sa vocation transcendante.

Comme le rappelle la doctrine sociale de l’Église, la technologie est un outil, non une fin en soi. Utilisée pour le bien commun, elle peut refléter la créativité humaine en harmonie avec le Créateur. Mais lorsqu’elle cherche à remplacer Dieu en prétendant recréer l’homme, elle devient une menace totalitaire.

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L’un des dangers majeurs du transhumanisme réside dans la centralisation du pouvoir. Si l’immortalité numérique dépend de technologies contrôlées par des multinationales comme Google, qui décidera des « élus » pouvant accéder à ces innovations ? Cette perspective, incompatible avec la liberté individuelle, pourrait mener à une société dominée par une élite technologique, tandis que la masse serait réduite à un rôle d’assistés, voire de simples rouages d’un système déshumanisé.

Une réponse chrétienne nécessaire

Face à ces dérives, il est urgent de réaffirmer une vision chrétienne de l’homme. Loin d’être un objet manipulable, l’homme est une créature dotée d’une dignité inaliénable, appelée à la communion avec Dieu. La technologie, aussi fascinante soit-elle, doit rester subordonnée au bien commun et à la loi morale.

La puce Willow, comme d’autres innovations à venir, illustre les extraordinaires capacités de l’ingéniosité humaine. Mais elle nous invite aussi à une réflexion profonde sur les finalités du progrès. Le véritable défi de notre époque est de défendre ce qui nous rend authentiquement humains : notre liberté, notre âme et notre lien indéfectible avec le Créateur.

La question qui se pose est donc la suivante : jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour le progrès technologique, et à quel prix ?

*Se traduit par saule

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