Dans une rare interview accordée à La Revue des médias de l’INA, Dominique Greiner, directeur général de Bayard Presse et membre des Augustins de l’Assomption, a durement critiqué Vincent Bolloré et Pierre-Édouard Stérin, deux figures catholiques du paysage médiatique. Selon lui, ces entrepreneurs « polluent le débat par leur puissance économique et financière » et imposent une vision du catholicisme qu’il juge « très étroite ». Une déclaration qui pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.
Bayard Presse, éditeur de La Croix, se targue d’une mission catholique ouverte et universelle. Mais alors que le catholicisme connaît une mutation profonde, porté par une jeunesse engagée et diversifiée, les critiques à l’encontre de Vincent Bolloré et Pierre-Edouard Stérin témoignent d’une incompréhension flagrante des attentes d’une nouvelle génération de fidèles. Ces derniers, loin des clichés de « conservatisme » évoqués par Dominique Greiner, aspirent à une Église ancrée dans ses racines, mais dynamique dans son engagement spirituel et social.
Une accusation révélatrice d’un malaise interne
Dominique Greiner accuse les deux hommes d’« arroser tous les mouvements de l’Église » et de placer ces derniers en situation de dépendance. Pourtant, ces entrepreneurs ne font que pallier les carences d’associations et d’institutions incapables d’attirer suffisamment de soutiens financiers pour remplir leur mission. Est-il blâmable pour des catholiques fortunés de soutenir des initiatives qui maintiennent la vitalité de l’Église ?
Vincent Bolloré, avec son implication dans les médias, et Pierre-Édouard Stérin, par ses soutiens à des projets variés, incarnent une forme de mécénat moderne qui, loin de diviser, cherche à renforcer la présence de la foi chrétienne dans un monde en quête de repères. Leur engagement financier permet à des œuvres catholiques de survivre là où d’autres acteurs se montrent frileux.Dans une France déchristianisée, au nom de quoi peut-on reprocher à des entrepreneurs d’aider des associations fragilisées ?
Et si pour La Croix le vrai problème n’était pas l’argent, mais une ligne éditoriale en décalage complet avec les attentes des fidèles ?
De son coté, La Croix se revendique comme un acteur du « dialogue » entre l’Église et la société. Cependant, son positionnement éditorial souvent aligné sur des idéologies ultra progressistes laisse perplexe. Loin d’unir les catholiques, il tend à diviser, en marginalisant ceux qui défendent une vision plus traditionnelle de la foi. Dominique Greiner affirme vouloir s’adresser aux jeunes générations, mais comment espère-t-il les atteindre en rejetant des initiatives soutenues par des figures comme Vincent Bolloré et Pierre-Edouard Stérin, dont les valeurs résonnent auprès d’un large public catholique dont les jeunes sont une composante essentielle ?
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L’épisode du rejet d’Alban du Rostu ,avant même de l’avoir rencontré, révèle le vrai visage des prétendus « apôtres de l’inclusion » qui composent la rédaction de La Croix. La dérive idéologique est inquiétante et derrière les slogans de tolérance et d’ouverture , le groupe médiatique semble s’enfermer dans une logique sectaire, rejetant toute différence et imposant une pensée unique.
Alban du Rostu, dans un entretien à L’Express, s’est dit choqué de constater qu’un groupe chrétien lui reprochait d’être chrétien. Son lien avec Pierre-Édouard Stérin, entrepreneur catholique, a suffi pour susciter l’hostilité de syndicats refusant tout dialogue, malgré les projets humanistes qu’il a menés et qui avaient été salués par des titres comme La Croix ou Pèlerin.
Cette posture illustre une intolérance qui exclue toute différence et qui, sous couvert d’un progressisme à visage humain, refuse toute proposition d’échange. Ainsi les syndicats de Bayard ont démontré une incapacité à engager un véritable débat, optant pour l’exclusion plutôt que la discussion. Ce comportement, venant d’un groupe détenu par une congrégation religieuse, discrédite profondément sa prétention à incarner les valeurs chrétiennes.
L’éviction d’Alban du Rostu a mis en lumière un racisme idéologique qui nuit à la mission de dialogue et d’unité que devrait porter un média catholique. À force de rejeter toute divergence, Bayard et La Croix ont perdu le lien avec les fidèles et leurs lecteurs. Cette uniformité dogmatique est incompatible avec les principes de respect et de charité chrétienne.
Loin d’être des « pollueurs », Vincent Bolloré et Pierre-Edouard Stérin apparaissent comme des catalyseurs d’un renouveau catholique, porteurs d’un idéal qui mêle tradition et modernité. La vraie question est la suivante : le journal La Croix est-il encore capable d’assumer son rôle de media catholique historique ou est-il condamné à changer de nom pour être plus en phase avec l’idéologie qu’il défend.