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Quand une église devient un escape game et une chapelle un lieu de Strip-tease : le scandale validé par Monseigneur Aillet ?

A gauche intérieur de l' église qui sert d'escape Game , à droite l'autel de la chapelle devenu une scène de strip tease  - capture écran
A gauche intérieur de l' église qui sert d'escape Game , à droite l'autel de la chapelle devenu une scène de strip tease - capture écran
« Je ne serais pas venu dans une église pour rien, là ça fait un but. »

Demain, jeudi 27 février, Envoyé spécial diffusera sur France 2 un reportage qui se félicite qu’une église ne soit plus un lieu de prière, mais un simple espace rentable. Dans un village du Béarn, à Laàs, l’église Saint-Barthélémy est devenue un escape game, et une chapelle romane a été transformée en cabaret. Et ce qui est encore plus tragique, c’est que le sujet précise que « le diocèse aurait donné son accord de principe » à cette initiative.

Le conditionnel est ici révélateur. Le diocèse de Bayonne a-t-il réellement validé cette aberration ? Ou a-t-il préféré garder le silence et laisser faire ? Dans tous les cas, la destination d’une église ou d’un lieu de prière ne peut pas s’éloigner à ce point de sa vocation première.

L’indifférence du monde face à la profanation

Le plus affligeant dans ce reportage n’est pas seulement la transformation d’un édifice sacré en attraction commerciale, mais l’aveuglement général face à ce drame spirituel. Comme si tout cela allait de soi, comme si une église n’avait d’importance que lorsqu’elle rapporte de l’argent.

Les jeunes qui participent à cet escape game se réjouissent d’avoir « enfin un but » pour entrer dans une église. L’un d’eux déclare sans honte : « Je ne serais pas venu dans une église pour rien, là ça fait un but. » .Voilà où nous en sommes : la prière n’a plus de valeur, il faut justifier la présence dans un sanctuaire par une activité lucrative.

Et France 2, fidèle à sa logique idéologique, se félicite de voir ces églises « enfin utiles » à autre chose qu’à la prière. Le drame, c’est de présenter cette profanation comme une « bonne idée », comme un progrès.

Une trahison du sacré sous couvert de pragmatisme

Le maire de Laàs, Jacques Pédehontaà, assume totalement son choix. Il prétend que restaurer une église juste pour la prière serait absurde. Il applique une logique purement utilitariste : une église ne sert que si elle est rentable.Mais une église n’est pas un bâtiment comme un autre. Elle est un lieu consacré, où la présence réelle du Christ se manifeste, où les fidèles viennent rencontrer Dieu. Ce n’est pas une salle des fêtes. Le Catéchisme de l’Église catholique est pourtant clair :

« Les édifices destinés au culte divin doivent être entretenus avec soin et ne peuvent être utilisés pour un usage qui ne soit pas conforme à leur sainteté. » (CEC 1186)

Alors comment justifier qu’une église encore consacrée serve de décor à un escape game ? Comment accepter qu’une chapelle soit transformée en cabaret, alors qu’elle a été reconstruite par des jeunes filles scoutes animées par la foi ?

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Un silence complice du diocèse ?

Le plus incompréhensible reste le rôle du diocèse de Bayonne. Nous avons tenter de joindre le diocese sans succès. Le reportage mentionne qu’il « aurait donné son accord de principe ». Mais où est la voix du berger qui doit défendre son troupeau ? Monseigneur Aillet, connu pour ses prises de position sur la défense du sacré, a-t-il vraiment cautionné cela ? Ou bien a-t-il préféré ne pas s’opposer trop fermement, de peur des réactions ?Dans l’Écriture, Jésus avertit les pharisiens :

« Si eux se taisent, les pierres crieront. » (Luc 19, 40)

Aujourd’hui, les pierres hurlent. Elles crient face à cette trahison du sacré, face à cette transformation d’une maison de prière en un simple outil économique. Mais qui les entend encore ?

Hier, on mettait le feu aux églises. Aujourd’hui, on les vide de leur essence en prétendant les « sauver ». Le résultat est le même : elles cessent d’être des lieux de prière. Et ce qui est encore plus terrifiant, c’est que cela ne choque plus personne.

L’émission « Envoyé spécial » sera diffusée demain, jeudi 27 février 2025, sur France 2.

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