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Que contient la lettre du pape François aux chrétiens persécutés du Nicaragua

Monseigneur ALvarez Nicaragua arrêté en  août 2022 - DR
Monseigneur ALvarez Nicaragua arrêté en août 2022 - DR
Le pape adresse également un message de grande espérance aux croyants, leur rappelant que l'Immaculée Conception, figure maternelle de l’Église, incarne cette confiance indéfectible en Dieu.

Le Nicaragua traverse actuellement une période sombre de persécution religieuse, marquée par une répression systématique contre l’Église catholique. Depuis 2018, les autorités nicaraguayennes ont intensifié leurs attaques contre les membres du clergé, des religieux, et les institutions catholiques. En 2023, plusieurs prêtres ont été arrêtés, tandis que des églises ont été fermées ou transformées en centres de détention. Les autorités nicaraguayennes ont aussi interdit la célébration de certaines fêtes religieuses et restreint l’accès à des lieux de culte, menaçant ainsi la liberté religieuse du pays.

Dans ce contexte de persécutions, le Pape François a adressé une lettre pastorale aux pèlerins nicaraguayens, en particulier ceux qui participaient à la Neuvaine de l’Immaculée Conception en décembre 2024.

Dans cette lettre, le Saint-Père réaffirme sa proximité avec le peuple nicaraguayen et souligne l’importance de la foi et de la confiance en Dieu face aux adversités. « Soyez assurés que la foi et l’espérance accomplissent des miracles », écrit-il. Ces paroles résonnent comme un appel à la persévérance et à l’espérance.

Le Saint-Père encourage les fidèles à ne jamais douter de la « Providence aimante du Seigneur », particulièrement dans les moments de grande épreuve. Dans ses mots, il rappelle qu’il est souvent dans les épreuves les plus dures, quand l’on peine à comprendre ce que Dieu attend de nous, que la confiance en Lui devient essentielle. « Précisément dans les moments les plus difficiles, lorsque cela devient humainement impossible de comprendre ce que Dieu attend de nous, nous sommes appelés à ne pas douter de Sa sollicitude et de Sa miséricorde », souligne le Pape.

Il adresse également un message de grande espérance aux croyants, leur rappelant que l’Immaculée Conception, figure maternelle de l’Église, incarne cette confiance indéfectible en Dieu. « Elle est le lumineux témoin de cette confiance », écrit-il. Cette dévotion à la Vierge Marie, qu’Anne-Gabrielle Caron avait également incarnée dans sa propre vie, est un modèle d’amour et de persévérance pour les chrétiens du Nicaragua.

La prière du Rosaire, souvent pratiquée avec ferveur par les nicaraguayens, est un autre point clé de la lettre papale. Le Saint-Père évoque sa puissance, soulignant que, par cette prière, les mystères de la vie de Jésus et de Marie traversent le cœur des croyants, renforçant leur foi et leur liberté spirituelle. « En récitant le Rosaire, ces mystères traversent l’intimité de notre cœur, où la liberté des filles et des fils de Dieu est protégée, une liberté que personne ne peut nous enlever », écrit-il, insistant sur l’importance de cette prière comme source de réconfort et de force.

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L’appel du Pape à l’unité et à la solidarité envers les autres, en particulier dans un contexte de souffrance, trouve une résonance particulière dans les événements actuels du Nicaragua. Il rappelle que l’Église doit se tenir aux côtés des plus vulnérables et que la foi doit se traduire par des actions concrètes. Le Saint-Père termine sa lettre par une prière pour que Dieu accorde la paix et les grâces nécessaires à son peuple, afin qu’il demeure ferme dans l’espérance du Royaume de Dieu.

Le message papal, profondément empreint de confiance et d’espérance, est un encouragement fort pour les chrétiens du Nicaragua qui, malgré la persécution et les défis, continuent de témoigner de leur foi et de leur amour pour Dieu. En s’abandonnant à la Providence divine et en suivant l’exemple de la Vierge Marie, ils sont appelés à persévérer dans la prière et l’action, tout en renouvelant leur espérance en la promesse du salut.

Lettre du Saint-Père au Peuple de Dieu en Pèlerinage du Nicaragua à l’occasion de la Célébration de la Neuvaine de l’Immaculée Conception

« Qu’est-ce qui procure une telle joie ? La Conception de Marie !

Chers frères et sœurs en Christ de l’Église bien-aimée du Nicaragua,

Depuis quelque temps, je souhaitais vous écrire une lettre pastorale pour vous réaffirmer l’affection que je ressens pour le peuple nicaraguayen, qui s’est toujours distingué par son amour extraordinaire pour Dieu, que vous appelez si affectueusement Papachú. Je suis avec vous, en particulier en ces jours où vous célébrez la Neuvaine de l’Immaculée Conception.

N’oubliez pas la Providence aimante du Seigneur, qui nous accompagne et est le seul guide sûr. Précisément dans les moments les plus difficiles, lorsque cela devient humainement impossible de comprendre ce que Dieu attend de nous, nous sommes appelés à ne pas douter de Sa sollicitude et de Sa miséricorde. La confiance filiale que vous avez en Lui et aussi votre fidélité à l’Église sont les deux grands phares qui éclairent votre existence.

Soyez assurés que la foi et l’espérance accomplissent des miracles. Regardons la Vierge Immaculée : elle est le lumineux témoin de cette confiance. Vous avez toujours expérimenté sa protection maternelle dans tous vos besoins et vous avez montré votre gratitude par une religiosité très belle et spirituellement riche. L’une de ces formes de dévouement et de consécration, qui manifeste la joie d’être ses enfants bien-aimés, est l’expression douce : Qu’est-ce qui procure une telle joie ? La Conception de Marie !

J’espère que cette célébration de l’Immaculée Conception, qui nous prépare à l’ouverture du Jubilé 2025, vous donnera l’encouragement nécessaire dans les moments de difficulté, d’incertitude et d’épreuves. En cette fête, n’oubliez pas de vous abandonner dans les bras de Jésus, avec l’invocation « Dios primero » (« Dieu d’abord »), que vous répétez souvent.

Je tiens à vous transmettre ma proximité et l’assurance que je prie sans cesse la Sainte Vierge pour vous consoler et vous accompagner, vous confirmant dans votre foi. Je veux le dire fermement, la Mère de Dieu n’arrête pas d’intercéder pour vous, et nous ne cessons de demander à Jésus de vous garder toujours dans Sa main.

Marcher ensemble, soutenus par notre tendre dévotion à Marie, nous fait suivre tenacement le chemin de l’Évangile et nous conduit à renouveler notre confiance en Dieu. Je pense particulièrement à la prière du Rosaire, dans laquelle nous méditons chaque jour les mystères de la vie de Jésus et de Marie. Combien de fois nous incluons dans les mystères du Rosaire aussi nos propres vies, avec leurs moments de joie, de douleur, de lumière et de gloire. En récitant le Rosaire, ces mystères traversent l’intimité de notre cœur, où la liberté des filles et des fils de Dieu est protégée, une liberté que personne ne peut nous enlever. Combien de grâces nous recevons du Rosaire ; c’est une prière puissante.

Je vous confie à la protection de l’Immaculée Conception. Vous l’avez choisie comme Mère de votre peuple. Cela s’exprime dans ce cri simple et profondément confiant : Marie du Nicaragua, Nicaragua de Marie. Que cela soit ainsi !

Chers frères et sœurs nicaraguayens, pour conclure, prions ensemble la prière que j’ai écrite pour le Jubilé, demandant au Seigneur de nous accorder la paix et toutes les grâces dont nous avons besoin :

Père du ciel, que la foi que vous nous avez donnée en votre Fils Jésus-Christ, notre frère, et la flamme de charité infusée dans nos cœurs par le Saint-Esprit, éveillent en nous l’espérance bénie de la venue de votre Royaume.

Que votre grâce nous transforme en cultivateurs dévoués des semences de l’Évangile qui fermenteront l’humanité et le cosmos, dans l’attente confiante des nouveaux cieux et de la nouvelle terre, lorsque, ayant surmonté les forces du mal, votre gloire sera révélée à jamais.

Que la grâce du Jubilé ravive en nous, Pèlerins de l’Espérance, le désir des biens célestes et répande dans le monde la joie et la paix de notre Rédempteur.

À vous, Dieu éternellement béni, soient louange et gloire pour les siècles des siècles. Amen.

Fraternellement,

FRANÇOIS

Rome, Saint-Jean-de-Latran, 2 décembre 2024″

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