C’est France info qui précise que les habitants d’Essertenne, une commune de 500 âmes en Saône-et-Loire, se mobilisent pour sauver leur église du XIIᵉ siècle, marquée par l’installation de coffrets destinés à accueillir des antennes relais. Une pétition a été lancée et une réunion de concertation entre les différents acteurs est prévue ce lundi 6 janvier.
Quatre coffrets ont récemment été installés sur le clocher de l’église d’Essertenne. Selon France Info, ce projet, en discussion depuis près de trois ans pour résoudre les zones blanches du territoire, a provoqué une levée de boucliers.
France info précise que le maire de la commune, Marc Maillot, admet une erreur d’appréciation. « Au conseil municipal, tout le monde était d’accord. On a peut-être été naïfs, je l’avoue », reconnaît-il. Les travaux avaient débuté avant Noël, mais face à la colère des habitants, le maire a décidé de suspendre le chantier. « Quand j’ai vu la tournure que ça prenait, j’ai dit de tout arrêter », ajoute-t-il.
Pour de nombreux habitants, cette décision est vécue comme une atteinte à un monument qui incarne l’identité du village. Jacques Poupon, qui habite près de l’église, exprime son indignation : « J’ai été outré. Je ne peux pas croire qu’on en soit arrivé à abîmer cette église, qui est le symbole du village. On risque d’être la risée de tout le département. »
La pétition lancée pour demander le retrait des coffrets a recueilli un large soutien. « Une très grande majorité des habitants est atterrée. Il faut rendre à cette église son aspect initial. C’est l’âme et la beauté du village. On a un héritage à préserver », insiste Jacques Poupon.
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Le projet de SFR, réalisé en collaboration avec la municipalité, prévoyait de masquer les antennes relais grâce à des coffrets discrets. « On nous a dit qu’ils allaient cacher les antennes. On a dit “pourquoi pas” , explique le maire. Cependant, le résultat final a choqué. « On a eu des réactions de plusieurs habitants qui nous disaient qu’on faisait n’importe quoi, qu’on abîmait le patrimoine de la commune », confie-t-il.
Un précédent similaire avait déjà suscité la controverse en 2020 dans la commune de Clairmarais, dans le Pas-de-Calais. Une antenne-relais de Free avait été installée sur le clocher de l’église Saint-Bernard, provoquant l’indignation des habitants. « Qu’est-ce que ces trucs affreux qu’on installe ? », s’était exclamé un riverain, choqué par les coffrages blancs destinés à masquer l’antenne.
Bien que ces coffrages aient été repeints pour s’harmoniser avec la couleur brique de l’édifice, le maire de l’époque, Damien Morel, avait lui-même exprimé son mécontentement, affirmant que « le rendu est différent de celui présenté aux élus au départ ». Il avait alors demandé à Free de revoir l’intégration esthétique de l’installation, rappelant les travaux de restauration menés en 2014 pour préserver la beauté de l’église. Ce précédent illustre à quel point l’installation d’antennes-relais sur des monuments religieux peut heurter les sensibilités locales et relancer le débat sur la conciliation entre modernité et préservation du patrimoine.( source la Voix du Nord)
Une réunion de concertation est prévue ce lundi 6 janvier pour réunir la mairie, les habitants et SFR. L’objectif est de trouver une solution qui respecte à la fois les besoins de connectivité et la préservation du patrimoine.
Selon France Info, ce type de conflit n’est pas rare en France. L’installation d’antennes relais sur des monuments historiques ou religieux provoque régulièrement des tensions, mettant en lumière l’absence de réglementation spécifique pour préserver ces édifices emblématiques.
Cette affaire rappelle l’importance de protéger le patrimoine religieux des petites communes, souvent fragilisé. Si l’accès aux infrastructures modernes est essentiel, il ne doit pas se faire au détriment de l’identité culturelle et historique des villages.