La Conférence épiscopale du Latium a récemment donné un avis favorable à l’ouverture de la cause de béatification et de canonisation du cardinal Bernardin Gantin, éminente figure de l’Église catholique africaine, décédé en 2008.Cette décision a été prise sous la présidence du cardinal Baldassare Reina, vicaire général de Sa Sainteté pour le diocèse de Rome. Elle marque une étape importante vers la reconnaissance officielle des vertus et de l’héritage du prélat béninois.
Le cardinal Bernardin Gantin, né le 8 mai 1922 à Toffo, au Bénin, a été une figure éminente de l’Église catholique, occupant des postes de premier plan au sein de la Curie romaine pendant deux décennies. Son parcours est marqué par une série de premières historiques pour un Africain au Vatican.Après son ordination sacerdotale le 14 janvier 1951, il poursuit des études en théologie et en droit canonique à Rome. En 1956, il est nommé évêque auxiliaire de Cotonou, puis en 1960, archevêque métropolitain de Cotonou.
En 1971, il est appelé à Rome par le pape Paul VI pour servir en tant que secrétaire adjoint de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples. Entre 1976 et 1978, il devient président du Conseil pontifical Justice et Paix et du Conseil pontifical Cor Unum.
Le 27 juin 1977, Paul VI le crée cardinal et lui attribue la diaconie du Sacro Cuore di Cristo Re. L’année suivante, il participe aux deux conclaves de 1978 qui verront successivement l’élection de Jean-Paul Ier puis de Jean-Paul II.En 1984, Jean-Paul II le nomme préfet de la Congrégation pour les Évêques, un poste clé dans l’administration de l’Église universelle. En 1986, il est élevé à l’ordre des évêques et reçoit la titulature de l’église suburbicaire de Palestrina.
En 1993, il devient également titulaire de l’église suburbicaire d’Ostie et doyen du Sacré Collège, devenant ainsi le premier Africain à occuper cette fonction prestigieuse.
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Son engagement pour la justice sociale et le développement de l’Église a marqué son parcours. Son nom, signifiant « arbre de fer » en langue locale, reflète la solidité de la foi qui ont caractérisé son ministère.
Le cardinal Gantin se retire en 2002 et décède le 13 mai 2008 à Paris. Tout au long de sa vie, il a été reconnu pour son engagement en faveur de la paix et du développement de l’Église, particulièrement en Afrique.
« Il a été un fils de l’Afrique, estimé de tous et animé d’un profond esprit apostolique. Je rends grâce au Seigneur pour son fécond ministère, d’abord comme archevêque de Cotonou, puis pendant de longues années au service du Saint-Siège, qu’il a servi avec une fidélité généreuse », déclarait alors le pape Benoît XVI en hommage à son engagement.
Avec l’ouverture de sa cause de béatification, l’Église reconnaît non seulement l’héritage d’un homme de foi, de service et de justice, mais aussi le rôle fondamental qu’il a joué dans l’affirmation de l’Église en Afrique. Le cardinal Bernardin Gantin incarne une génération de prélats africains qui ont contribué à l’intégration et à la reconnaissance du catholicisme africain au sein de l’Église universelle.
Son parcours témoigne de la volonté de l’Église en Afrique de s’impliquer activement dans la gouvernance ecclésiale tout en restant fidèle à ses racines culturelles. Sa mémoire demeure ainsi vivante dans le cœur des fidèles africains et au-delà, rappelant que l’Église du continent continue de jouer un rôle croissant dans la mission universelle de l’Église catholique.