Le 12 avril, la chaîne ARTE diffusera un documentaire intitulé « Femmes prêtres, vocation interdite », réalisé par Marie Mandy. Derrière l’apparente quête de justice et de visibilité, le reportage se révèle être une attaque frontale contre l’enseignement bimillénaire de l’Église catholique sur le sacerdoce ministériel, fondé non sur une « archaïque misogynie », mais sur la fidélité à la volonté du Christ lui-même. Une analyse journalistique catholique conservatrice s’impose pour dénoncer l’idéologie sous-jacente de ce film militant.
Présenté comme un plaidoyer pour les « 300 femmes ordonnées à travers le monde », ce documentaire prétend documenter une réalité spirituelle. En réalité, il en promeut une falsification : aucune de ces « ordinations » n’est valide selon la doctrine catholique. Le Catéchisme de l’Église catholique (n° 1577) est explicite : « L’Église se reconnaît liée par le choix fait par le Seigneur lui-même. C’est pourquoi l’ordination des femmes n’est pas possible. »
Saint Jean-Paul II, dans son exhortation apostolique Ordinatio Sacerdotalis (1994), a rappelé avec autorité :
« L’Église n’a en aucune manière le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes, et cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l’Église. » En mettant en scène des rituels invalides et des discours émotionnels, ARTE cherche non à informer, mais à imposer une nouvelle norme, en contradiction directe avec l’Évangile et la Tradition.
Le reportage de Marie Mandy dénonce un prétendu « système patriarcal » du Vatican et accuse l’Église de misogynie. C’est faire insulte à la dignité des femmes dans l’histoire du salut, que l’Église a toujours reconnue. La Vierge Marie, Mère de Dieu, est la créature la plus élevée de la création ; sainte Catherine de Sienne, sainte Thérèse d’Avila, sainte Hildegarde de Bingen, proclamées docteurs de l’Église, témoignent de cette grandeur.Le cardinal Robert Sarah, dans Le soir approche et déjà le jour baisse, écrivait : « Le sacerdoce est un don reçu, non une revendication. L’Église n’a jamais ordonné des femmes, non par mépris mais par fidélité au Christ. » Et d’ajouter : « Le refus d’ordonner des femmes ne signifie aucunement une infériorité. Il exprime une altérité voulue par Dieu pour le bien de tous. »
L’un des arguments phares du documentaire consiste à remettre en cause le choix du Christ lui-même : pourquoi n’a-t-il appelé que des hommes au sacerdoce ? L’Église répond avec clarté : non parce qu’il suivait les conventions sociales – il n’a jamais hésité à briser les tabous – mais parce que, dans le sacerdoce, l’homme agit « in persona Christi capitis » (en la personne du Christ tête).
Benoît XVI l’a enseigné dans son homélie du Jeudi Saint 2006 : « L’Église ne peut pas faire ce qu’elle veut. Elle est liée par le sacrement reçu du Seigneur. Le prêtre doit être homme, parce que le Christ était homme. » En réduisant cela à un simple problème de représentation sociale ou d’image culturelle, Marie Mandy nie la dimension sacramentelle de l’ordination.Ce reportage repose sur une posture idéologique : il ne s’agit pas ici de foi, mais d’activisme. La réalisatrice elle-même admet s’être avancée « masquée » pour interviewer des cardinaux, en prétendant faire un film sur la place des femmes. Elle reconnaît aussi vouloir « changer l’imaginaire collectif » : aveu d’un projet de reformatage mental.
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En d’autres termes, ce documentaire n’est pas une enquête, mais une entreprise de subversion. Sous couvert de témoignages personnels, il impose une vision militante, en contradiction totale avec l’enseignement magistériel de l’Église.
Contrairement aux affirmations du film, les femmes ont toujours eu une place centrale dans la vie ecclésiale. Le pape Jean-Paul II, dans Mulieris Dignitatem (1988), rendait hommage à cette vocation propre des femmes : « L’Église rend grâce pour toutes les femmes et pour chacune d’elles : pour les mères, les sœurs, les épouses ; pour les femmes consacrées à Dieu dans la virginité ; pour toutes celles qui veillent sur l’homme dans la famille, qui travaillent professionnellement, qui font œuvre de charité. »
L’Église n’exclut pas les femmes : elle les appelle à vivre la plénitude de leur mission baptismale. Elle refuse seulement de trahir la volonté du Christ.
Ce documentaire diffusé par ARTE n’est pas neutre. Il participe d’un projet plus vaste de déconstruction de l’identité de l’Église, de sa théologie sacramentelle et de sa fidélité au Christ. Il cherche à faire croire qu’il serait possible de redéfinir le sacerdoce à l’aune des critères du monde, alors que l’Église a pour mission de rester fidèle à Celui qui l’a instituée.
À l’heure où beaucoup confondent égalité avec uniformité, et revendication avec vocation, il est urgent d’entendre l’avertissement du cardinal Sarah : « La crise de l’Église est d’abord une crise de la foi dans le sacré. Quand le prêtre n’est plus vu comme un autre Christ, tout se déforme. »L’Église n’est pas un laboratoire de sociologie. Elle est l’Épouse du Christ, gardienne des sacrements, et non leur inventrice. La seule véritable désobéissance, c’est celle qui consiste à trahir le Christ au nom du monde.