C’est Une décision qui, si elle se confirmait, marquerait un tournant significatif pour l’un des diocèses les plus influents de l’Église catholique aux Etats-Unis. Selon un rapport publié lundi par le média latino-américain Religión Digital, le pape Léon XIV s’apprêterait à désigner l’évêque Ronald A. Hicks, actuel évêque de Joliet dans l’Illinois, pour succéder au cardinal Timothy Dolan à la tête de l’archidiocèse de New York. L’annonce officielle pourrait intervenir dès ce mardi 16 décembre.
Âgé de 58 ans, l’évêque Ronald Hicks est largement identifié comme un proche du cardinal Blase Cupich, archevêque de Chicago, dont les positions pastorales et doctrinales suscitent depuis plusieurs années de profondes réserves dans les milieux catholiques attachés à l’enseignement constant de l’Église. Ordonné prêtre en 1994 pour l’archidiocèse de Chicago, Ronald Hicks y a accompli l’essentiel de son ministère. En 2015, il est nommé vicaire général par le cardinal Cupich, fonction qu’il occupera jusqu’à sa consécration épiscopale en 2018, célébrée par ce même cardinal.Nommé évêque de Joliet en 2020 par le pape François, Ronald Hicks a rapidement accédé à des responsabilités nationales. En 2024, il est devenu président du comité de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis consacré au clergé, à la vie consacrée et aux vocations.
Son parcours est cependant marqué par plusieurs prises de position controversées. En 2021, il figurait parmi les 68 évêques ayant demandé à l’USCCB de renoncer à toute initiative visant à refuser la communion aux responsables politiques soutenant publiquement l’avortement. En 2024, il faisait également partie des évêques de l’Illinois ayant interdit aux paroisses de promouvoir une pétition réclamant le consentement parental pour des actes médicaux lourds concernant les mineurs, notamment les avortements et les interventions liées au changement de sexe.
Son silence a aussi été relevé lorsque le cardinal Blase Cupich a envisagé d’honorer le sénateur Dick Durbin, connu pour ses positions fermement pro-avortement.
Lire aussi
À l’inverse, l’évêque Hicks s’est exprimé avec vigueur sur la question migratoire. En novembre dernier, à la suite d’un « message spécial » de l’USCCB critiquant la politique de déportations de l’administration Trump, il a salué un message qu’il a qualifié de « puissant et unifié », affirmant la solidarité des évêques avec les immigrés.
La possible nomination de Ronald Hicks intervient alors que le cardinal Timothy Dolan a atteint l’âge canonique de 75 ans en février dernier, âge auquel les évêques sont tenus de présenter leur démission. Il est toutefois d’usage que les cardinaux demeurent en fonction jusqu’à 80 ans. Une acceptation rapide de sa démission pourrait donc être interprétée comme un signe clair d’insatisfaction du pape Léon XIV à l’égard de son gouvernement pastoral.Archevêque de New York depuis 2009, le cardinal Dolan est une figure emblématique de l’Église américaine. Il a été vivement critiqué par les milieux progressistes pour ses prises de position publiques, notamment son soutien assumé au président Donald Trump et certaines déclarations récentes saluant l’engagement public de figures conservatrices. Dans le même temps, son bilan a également suscité des critiques dans les rangs conservateurs, en raison de célébrations pro-LGBT autorisées dans l’archidiocèse et de sa participation, en 2015, à la parade de la Saint-Patrick ayant pour la première fois accueilli un groupe militant homosexuel.
Si elle se confirmait, la nomination d’un évêque étroitement associé au cardinal Cupich à la tête de l’archidiocèse de New York constituerait un signal fort. Elle indiquerait une orientation pastorale précise voulue par le pape Léon XIV pour l’Église aux États-Unis, et relancerait inévitablement le débat sur la fidélité doctrinale, la gouvernance épiscopale et l’avenir du catholicisme américain.


