Le parti travailliste britannique accorderait de moins en moins d’importance à l’enseignement religieux chrétien dans son système éducatif. Au nom d’une prétendue « non-discrimination », le Royaume-Uni marginalise peu à peu un enseignement pourtant fondamental dans l’éducation scolaire et la formation des jeunes, relève la Nuova Bussola Quotidiana.
Récemment, la nouvelle secrétaire à l’Éducation du gouvernement travailliste, Bridget Phillipson, a été interpellée sur l’importance de l’éducation religieuse dans les écoles. L’Association nationale des enseignants d’éducation religieuse a mis en garde le gouvernement britannique, affirmant que « l’éducation religieuse est la matière la plus négligée en termes de ressources », malgré l’intérêt croissant des jeunes pour cette discipline et l’augmentation du nombre d’élèves souhaitant obtenir le Certificat général d’éducation secondaire en études religieuses.
Des traditions religieuses chrétiennes
Au début de l’année 2024, l’Ofsted, l’agence de contrôle de l’éducation scolaire, a signalé que plusieurs écoles au Royaume-Uni ne respectaient pas l’obligation légale d’enseigner l’éducation religieuse dans toutes les classes. La législation anglaise stipule que le programme d’éducation religieuse dans les écoles financées par l’État doit refléter le fait que « les traditions religieuses en Grande-Bretagne sont principalement chrétiennes ». Sir Martyn Oliver, inspecteur en chef de Sa Majesté pour l’éducation, a rappelé en avril dernier l’importance d’un « solide programme d’éducation religieuse » pour le développement culturel des élèves et la cohésion future du pays.
En dépit de l’appétence des familles et des élèves pour l’enseignement religieux, le gouvernement de Keir Starmer n’a manifesté aucune intention de recruter de nouveaux enseignants de cette matière. Une inaction qui a incité plusieurs associations à demander un Plan national valorisant l’enseignement religieux.
Nombre d’enseignants en stagnation
Andy Lewis, directeur adjoint de l’école secondaire St Bonaventure à Londres, a déclaré auprès de The Tablet que la pénurie nationale de professeurs de religion touchait également les écoles catholiques. Il a insisté sur la nécessité d’un soutien gouvernemental accru pour recruter des enseignants spécialisés. « La pénurie nationale de professeurs de religion a un impact profond sur les écoles catholiques. Nous rencontrons également des difficultés à recruter des enseignants spécialisés en religion », s’est-il inquiété dans les colonnes de l’hebdomadaire catholique britannique.
La secrétaire à l’Éducation, elle-même catholique et ancienne élève du collège St Robert of Newminster, a promis en juillet dernier de recruter 6 500 nouveaux enseignants en 2024, sans mentionner les enseignants de religion, dont le nombre stagne depuis 2011. « Un meilleur accès à l’éducation sportive et artistique, avec un fort noyau de littérature et de mathématiques, ainsi qu’une nouvelle attention aux compétences numériques, à la capacité de parler et d’écouter ». Telles sont les priorités citées de Bridget Phillipson.