Aujourd’hui, l’Église célèbre l’un de ses saints les plus universellement connus et aimés : François d’Assise (1182-1226), fondateur de l’Ordre des Frères mineurs, modèle de pauvreté, de fraternité et d’amour de la Création.Né au foyer de Pierre Bernardone, riche marchand d’Assise, et de Dame Pica, François mène d’abord une jeunesse mondaine et insouciante. Prisonnier lors de la guerre entre Assise et Pérouse, puis frappé d’une mystérieuse maladie, il comprend que le Seigneur l’appelle à une autre vie. À la chapelle de Saint-Damien, il entend la voix du Crucifié : « Répare ma maison qui tombe en ruines. » Dès lors, il renonce publiquement à la richesse et à l’autorité de son père, choisissant la pauvreté radicale comme chemin de liberté.
Revêtu d’une simple tunique et d’une corde à la taille, François parcourt les routes en proclamant : « Que le Seigneur vous donne sa paix. » Autour de lui, des compagnons se rassemblent et, dès 1209, l’Ordre des Frères mineurs reçoit l’approbation du pape Innocent III. Parallèlement, sainte Claire fonde les Clarisses, tandis que les laïcs s’unissent au charisme franciscain à travers le Tiers-Ordre, aujourd’hui la Fraternité séculière.François se rend en Terre sainte, jusqu’à Damiette, où il rencontre le sultan d’Égypte, témoignage d’un dialogue courageux et prophétique. En 1224, retiré sur le mont Alverne, il reçoit les stigmates, devenant le premier à porter dans sa chair les marques de la Passion du Christ.
Deux ans plus tard, épuisé et déjà consumé par la maladie, il compose son Cantique des créatures, hymne d’action de grâce qui résonne encore aujourd’hui comme un appel à reconnaître Dieu dans chaque parcelle de la création. Le 3 octobre 1226, « nu, sur la terre nue », il remet son âme au Seigneur en accueillant « notre sœur la mort corporelle ».Canonisé seulement deux ans après sa mort par le pape Grégoire IX, François demeure une figure lumineuse pour le monde entier. Saint Jean-Paul II le proclama patron des écologistes en 1979, voyant en lui le saint qui enseigne la juste relation entre l’homme et la nature, dans une attitude de respect et non de domination.
Aujourd’hui encore, le témoignage de François d’Assise interpelle : simplicité de vie, fraternité universelle, amour des pauvres et fidélité radicale à l’Évangile. Sa prière est sur les lèvres de millions de chrétiens :
« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix. »
Son héritage s’étend bien au-delà de l’Église : sa figure inspire les artisans de paix, les défenseurs de la création et tous ceux qui cherchent à vivre dans la vérité et la charité.En ce 4 octobre 2025, l’Église invite à redécouvrir le chemin franciscain, non comme une nostalgie médiévale, mais comme une voie prophétique pour notre temps : pauvreté contre la surconsommation, fraternité contre l’individualisme, louange du Créateur contre le désespoir écologique.
Avec nominis
