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Saint Hubert, l’évêque qui transforma la chasse en chemin de sainteté

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En 688, Hubert abandonna le duché d’Aquitaine à son frère et entra dans la vie monastique. Il s’y distingua par une discipline exemplaire, une humilité sincère et un zèle ardent pour l’annonce de l’Évangile

Figure emblématique du haut Moyen Âge chrétien, saint Hubert demeure un modèle de conversion et de fidélité à la grâce. Évêque de Tongres-Maastricht-Liège, mort en 727, il incarne cette Europe chrétienne naissante où la noblesse d’épée apprenait peu à peu à se mettre au service de Dieu et du peuple.Né dans la haute aristocratie franque, apparenté à Charles Martel, présent à la cour de Pépin d’Hérstal, Hubert eut d’abord la vie des puissants. Marié à Floribanne, fille du roi Dagobert, il goûtait aux plaisirs d’un monde où la foi se mêlait souvent à la mondanité. Les chroniques le décrivent comme un homme de cour, séduisant, passionné par la chasse, emporté par “les folles joies de sa vie mondaine”.

Mais Dieu veille sur ceux qu’Il appelle. La légende, profondément enracinée dans la mémoire chrétienne d’Europe, raconte qu’un Vendredi saint, alors qu’il chassait dans la forêt, un cerf lui apparut, portant entre ses bois une croix lumineuse. Une voix lui aurait alors reproché sa légèreté : “Chasser un jour pareil ? Pourquoi ne vas-tu pas prier ?” Ce signe bouleversa le cœur du jeune seigneur. Sous l’influence de saint Lambert, évêque de Maastricht, il renonça à ses ambitions et embrassa une vie de prière, de pénitence et de service.

En 688, Hubert abandonna le duché d’Aquitaine à son frère et entra dans la vie monastique. Il s’y distingua par une discipline exemplaire, une humilité sincère et un zèle ardent pour l’annonce de l’Évangile. À la mort de saint Lambert, martyrisé, Hubert fut appelé à lui succéder. Évêque de Liège-Maestricht et Tongres, il se dépensa sans compter pour son diocèse, visitant les fidèles jusque dans les clairières, sur les rivières, dans les hameaux reculés.Il ne fut pas un prélat enfermé dans son palais, mais un pasteur proche des humbles. Il secourait les pauvres, visitait les prisonniers, et combattait les survivances païennes avec la fermeté d’un apôtre et la douceur d’un père. On lui doit la construction à Liège d’une église où il fit transférer les reliques de saint Lambert, inscrivant ainsi la ville dans la continuité de cette lignée d’évêques évangélisateurs.

La mort le trouva dans la simplicité, victime d’un accident : un ouvrier maladroit lui écrasa la main gauche, blessure dont il ne se remit pas. Il s’endormit dans la paix du Seigneur à Tervuren, en 727.Dès le XIe siècle, l’Église le reconnut comme le patron des chasseurs, non pour glorifier le sang versé des bêtes, mais pour rappeler que la chasse, comme toute passion humaine, peut devenir un lieu de conversion et d’élévation.À l’heure où la société moderne tend à effacer la dimension spirituelle de la nature et des traditions, saint Hubert rappelle qu’aucune activité humaine n’est étrangère à Dieu. Dans la forêt comme à la cour, dans la chasse comme dans la prière, le chrétien est appelé à sanctifier le monde.

Avec Nominis

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