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Saint Hugues de Grenoble

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Sa vie est marquée par l’amitié spirituelle qui le lie à saint Bruno, son ancien professeur à Reims.

évêque de Grenoble (+ 1132)

Fêté ce mardi 1er avril 2025, saint Hugues de Grenoble reste une figure exemplaire d’humilité, de rigueur évangélique et de fidélité à l’Église. Durant plus d’un demi-siècle, il a porté la charge de son diocèse, soutenant saint Bruno dans la fondation de l’ordre des Chartreux et engageant une réforme courageuse du clergé.

Né vers 1053 à Châteauneuf-sur-Isère, dans la Drôme actuelle, saint Hugues appartenait à une famille noble et reçut une formation soignée. D’abord chanoine à Valence, il est nommé évêque de Grenoble en 1080 par le légat du pape Grégoire VII. Mais à son arrivée, il découvre un clergé en grande partie corrompu et une Église soumise aux influences laïques.Découragé, il se retire après deux ans dans l’abbaye de La Chaise-Dieu, aspirant à la vie monastique. Il y passe quinze mois dans une paix intérieure profonde, avant de recevoir l’ordre du pape de regagner son diocèse. Obéissant à l’Église, Hugues reprend alors sa mission avec un zèle renouvelé.

Sa vie est marquée par l’amitié spirituelle qui le lie à saint Bruno, son ancien professeur à Reims. En 1084, il accueille ce dernier dans la vallée de la Grande-Chartreuse, lui offrant le silence et la solitude nécessaires à la fondation de ce qui deviendra l’ordre des Chartreux. Il accompagne fréquemment les débuts de la communauté et prend saint Bruno comme directeur spirituel, au point que ce dernier doit parfois le freiner dans ses austérités.

Hugues avait vendu son anneau pastoral et son calice pour secourir les pauvres, et souhaitait se séparer de son cheval pour marcher à pied dans tout le diocèse — ce que Bruno lui interdit par prudence. Cet attachement à la pauvreté, à la réforme et à la vérité l’amena à jouer un rôle important lors du concile de Vienne en 1077, où il contribua à la condamnation de l’empereur Henri IV, auteur de l’humiliation de Canossa.

Tout au long de ses cinquante-deux années d’épiscopat, il fut un véritable pasteur, réformateur et fondateur. Il fixa les limites du diocèse de Grenoble, le structura durablement et fonda aussi le monastère de Chalais. Par son exemple, il guida les fidèles et les clercs vers une Église libérée des puissances temporelles.

Saint Hugues meurt le 1er avril 1132, laissant derrière lui une Église purifiée, une terre propice à la vie contemplative, et un témoignage de fidélité évangélique qui ne cesse d’inspirer. Son héritage vit encore dans les communautés chartreuses et dans la mémoire du diocèse qu’il contribua à édifier.

Avec nominis

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