Jean de Damas, Docteur de l’Église (+ 749)
Jean de Damas, également connu sous le nom de Jean Mansour, naquit à Damas en Syrie, au sein d’une famille arabe et chrétienne, dont les membres avaient longtemps servi dans les administrations des Perses, des Byzantins et des Arabes. Lui-même occupa pendant de nombreuses années le poste de superviseur des impôts collectés auprès des chrétiens pour l’émir de Damas. Vers l’an 720, le nouveau calife décida d’islamiser son gouvernement, ce qui entraîna le renvoi des chrétiens, laissant Mansour, âgé de 45 ans, sans emploi.
Cette situation lui offrit l’opportunité de se rendre en Palestine, où il rejoignit le monastère de Mar Saba, situé entre Jérusalem et Bethléem. Après avoir été ordonné prêtre, il prit le nom de Jean et partagea sa vie entre la prédication à Jérusalem, où le patriarche le choisit comme conseiller théologique, et l’étude dans son monastère. Son œuvre principale, “La source de la connaissance,” synthétise la théologie byzantine et il se distingua également en défendant ardemment les Saintes Images lors de la première crise iconoclaste. Il est l’auteur de nombreux tropaires, hymnes et poèmes, dont le canon chanté pendant la liturgie de Pâques, ainsi que la plupart des hymnes de l’Octoèque en l’honneur de la résurrection du Seigneur. En 1890, le Pape Léon XIII le reconnut comme docteur de l’Église.
Lors de l’audience générale du 6 mai 2009, Benoît XVI a évoqué la vie de saint Jean Damascène (675 – 749), soulignant son rôle crucial dans la théologie byzantine. Il fut témoin de la transformation de la culture chrétienne gréco-syrienne face à l’avancée de l’islam dans la région du Proche et du Moyen-Orient. Né dans une famille chrétienne aisée, il devint rapidement responsable des finances du califat, mais il se désenchanta rapidement de la vie à la cour et choisit la voie monastique. Vers 700, il rejoignit le monastère de Saint-Sabas près de Jérusalem, où il passa le reste de sa vie. Là, il se consacra pleinement à la vie ascétique, à l’étude et à l’activité pastorale, comme en témoignent ses nombreuses homélies. En 1890, Léon XIII le proclama docteur de l’Église.
Le Pape rappela également que Jean Damascène demeure célèbre pour ses trois discours contre les iconoclastes, condamnés après sa mort au concile de Hieria en 754. Dans ces discours, il développa les premiers arguments en faveur de la vénération des icônes, soulignant la distinction entre culte public et privé, ainsi qu’entre adoration et vénération, réservant la première à Dieu seul. Cette distinction devint essentielle pour répondre aux interdictions d’images dans le culte, particulièrement au sein du monde musulman, qui avait adopté l’interdiction hébraïque des images. Le culte des icônes devint ainsi une caractéristique majeure de la théologie et de la spiritualité orientale, avec un impact durable sur l’enseignement de l’Église universelle.
Jean Damascène admit également la vénération des reliques des saints, considérant qu’ils participaient à la Résurrection et ne pouvaient donc être considérés comme de simples morts.
Son optimisme chrétien, qui se manifestait dans sa contemplation de la nature et sa capacité à voir le bien, la beauté et la vérité dans la création, tenait compte des blessures infligées à la nature humaine par la liberté humaine mal utilisée. Cela engendrait une disharmonie dans le monde, mais l’incarnation du Fils renouvela la bonté et la beauté de Dieu dans la nature. (Source: VIS 090506)
En ce jour de la mémoire de saint Jean Damascène, prêtre et docteur de l’Église, nous célébrons sa sainteté et sa doctrine. Il s’opposa vigoureusement à l’empereur Léon l’Isaurien en défendant le culte des saintes images par ses paroles et ses écrits. Après avoir embrassé la vie monastique et avoir été ordonné prêtre dans la laure de Saint-Sabas près de Jérusalem, il composa des hymnes sacrées et y rendit l’âme vers l’an 749.
Concernant les icônes, il disait : “Ce n’est pas la matière que j’adore, mais le Créateur de la matière, qui, à cause de moi, s’est fait matière et a choisi de résider dans la matière. Par la matière, il a assuré mon salut. En effet, le Verbe s’est fait chair et il a établi sa demeure parmi nous… Cette matière, je l’honore car elle est imprégnée de l’énergie et de la grâce de Dieu.”
- Saint Jean Damascène, Discours sur les images