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Saint Jean de la Croix

C'est lors de sa première messe qu'il rencontra Thérèse, qui lui exposa son projet de réforme de leur ordre religieux. Sa collaboration étroite à cette réforme lui valut de nombreuses souffrances, y compris une détention injuste.

Carme, docteur de l’Église (+ 1591)

Juan est né en Vieille-Castille dans une famille défavorisée. Il était encore très jeune lorsque son père décéda. Pour subvenir à leurs besoins, sa mère dut se louer en tant que nourrice. Quant à lui, afin de financer ses études, il travailla comme infirmier à l’hôpital de la ville. À l’âge de 21 ans, il prit la décision d’entrer chez les Pères Carmes, et ses supérieurs l’envoyèrent à l’Université de Salamanque. Son aspiration était de revenir à la règle originelle de l’Ordre, caractérisée par l’austérité et la prière, mais il se heurta à des refus répétés.

Lorsqu’il fut ordonné prêtre, il envisagea de rejoindre un autre ordre religieux, mais Dieu le conduisit à rencontrer sainte Thérèse d’Avila. Avec elle, Juan réalisa cette réforme en embrassant une vie d’absolu. Il devint ainsi un sujet de controverse parmi ses confrères. Il fut emprisonné pendant neuf mois à Tolède, avec des menottes aux mains, dans une cellule. Cependant, c’est de cette expérience, où il se retrouva dépourvu de tout soutien humain, qu’émergea le « Cantique spirituel ».

Finalement, il réussit à s’évader et fut accueilli par des carmélites déchaussées. C’est à ce moment que commença pour Juan de la Croix une période d’activité rayonnante, ouvrant la voie de la parfaite soumission à l’Esprit-Saint à tous, que ce soient des carmes, des carmélites, des gens du peuple ou des universitaires. De retour en Castille, il assuma de lourdes responsabilités, tout en aspirant à une union d’amour parfaite avec son Seigneur crucifié. Déchargé de toute charge, malade, calomnié, il parvint finalement à la « délivrance de cette vie » pour entrer dans la vision de Dieu et composer son « Cantique spirituel ». Comme le disait Saint Jean de la Croix : « A la fin du jour, c’est sur l’amour qu’on vous examinera. »

Le 16 février 2011, le Saint-Père a dressé le portrait de saint Jean de la Croix, « ami spirituel de sainte Thérèse d’Avila, qui a réformé le Carmel avec elle et qui a été proclamé Docteur de l’Église par Pie XI en 1926 ». Le Doctor Mysticus est né en 1542 près d’Avila en Espagne, au sein d’une famille démunie. Après son entrée chez les Carmes, il fut ordonné prêtre en 1567 et prit le nom de Jean de la Croix lors de ses vœux définitifs.

C’est lors de sa première messe qu’il rencontra Thérèse, qui lui exposa son projet de réforme de leur ordre religieux. Sa collaboration étroite à cette réforme lui valut de nombreuses souffrances, y compris une détention injuste. Alors qu’il se préparait à partir pour le Mexique, il tomba malade et décéda en décembre 1591. Il fut béatifié par Clément X en 1675 et canonisé par Benoît XIII en 1726.

Benoît XVI a souligné que saint Jean de la Croix était « l’un des grands poètes lyriques de la littérature espagnole ». Parmi ses œuvres principales, on compte « Montée au Mont Carmel », « Nuit obscure », « Le cantique spirituel » et « La vive flamme de l’amour ». Dans son « Cantique », il décrit un chemin de purification de l’âme, tandis que dans « La vive flamme », il approfondit cet objectif en décrivant en détail l’état de l’union transformante avec Dieu.

« Montée au Mont Carmel » représente un parcours spirituel centré sur la purification progressive de l’âme, nécessaire pour atteindre la perfection chrétienne symbolisée par le Mont Carmel. « Nuit obscure » décrit l’intervention divine dans le processus de purification de l’âme, soulignant que les efforts humains ne peuvent seuls éradiquer les mauvaises inclinations et habitudes, nécessitant l’action de Dieu pour purifier radicalement l’esprit en le préparant à l’union avec Lui.

Le Saint-Père a conclu en se demandant si la vie du Docteur mystique pouvait servir de modèle pour les chrétiens d’aujourd’hui, ou si elle était réservée aux âmes choisies pour suivre la voie de la purification et de l’ascèse. Il a affirmé que marcher avec le Christ n’était pas un fardeau supplémentaire dans nos vies, mais une lumière et une force qui nous aidaient à porter le poids de l’existence. Se laisser aimer par le Christ était la lumière qui nous soutenait dans notre quête quotidienne de la sainteté, un processus personnel exigeant. Il a appelé à demander à Dieu de nous aider à devenir saints, à nous laisser aimer, car c’était la vocation de chacun d’entre nous.

Mémoire de saint Jean de la Croix, prêtre et docteur de l’Église. À la suggestion de sainte Thérèse de Jésus, il fut le premier parmi ses frères à entreprendre la réforme de l’Ordre du Carmel. Il soutint cette réforme par d’innombrables travaux et œuvres, malgré de nombreuses tribulations. Selon ses écrits, il chercha à vivre caché en Christ, consumé par la flamme de l’amour de Dieu. À travers une nuit obscure, il gravit les échelons vers Dieu et s’éteignit dans le Seigneur à Ubéda, en Espagne, en 1591.

Source nominis

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