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Saint Philippe et Saint Jacques

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Deux apôtres, deux figures complémentaires : Philippe l’ardent, le missionnaire prompt et clairvoyant ; Jacques le sage, le pasteur solide et fidèle

Un des douze apôtres du Christ (Ier siècle)

Pendant des siècles, l’Église célébrait ensemble, le 1er mai, les saints Philippe et Jacques le Mineur, en mémoire du transfert de leurs reliques dans la basilique romaine des Douze-Apôtres. Le calendrier liturgique, qui sait se faire délicat, les a laissés céder la place, ce jour-là, à saint Joseph travailleur, afin que les humbles, les ouvriers, les sans-voix du monde entier trouvent en lui un protecteur et un compagnon. Mais ce 3 mai, les deux apôtres retrouvent leur lumière.

Philippe, originaire de Bethsaïde, sur les rives du lac de Tibériade, partageait le sol natal de Pierre et André. Disciple d’abord de Jean-Baptiste, il suivit Jésus dès les premiers jours. C’est à lui que le Christ dit : « Suis-moi. » Et aussitôt Philippe se fait apôtre : « Nous avons trouvé le Messie », dit-il à Nathanaël, « viens et vois » (Jean 1, 45-46). Déjà, il fait connaître le Sauveur. On le retrouve encore lors de la multiplication des pains, lorsque Jésus l’interroge : « Où achèterons-nous des pains pour que tous ces gens puissent manger ? » (Jean 6, 5). C’est lui aussi que les Grecs approchent, désireux de rencontrer Jésus : « Nous voulons voir Jésus » (Jean 12, 20). Et c’est lui, enfin, qui, au soir de la Cène, ose demander au Christ : « Seigneur, montre-nous le Père. » Jésus lui répond : « Philippe, qui me voit, voit le Père » (Jean 14, 8-9). Philippe est ce disciple qui veut voir, et qui fait voir : il ouvre la voie.

Jacques le Mineur est plus discret. L’Écriture distingue plusieurs Jacques. Il y a Jacques le Majeur, fils de Zébédée et frère de Jean. Il y a aussi Jacques, fils d’Alphée, cité parmi les Douze. Et puis ce Jacques, dit « frère du Seigneur » – c’est-à-dire cousin, dans le langage sémitique – souvent identifié à Jacques, fils d’Alphée. Originaire de Nazareth, proche parent de Jésus, il est reconnu par la tradition comme celui qui présida la première Église, celle de Jérusalem. Saint Paul lui rend hommage dans ses lettres. Lors du concile de Jérusalem, il s’accorda avec Pierre pour ne pas imposer aux païens convertis le joug de la Loi mosaïque. Apôtre de l’universalité du salut, il se range du côté de la grâce. Surnommé « le Juste », sa vie austère et sa piété édifièrent les premiers chrétiens. Il mourut martyr vers l’an 62, jeté du pinacle du Temple puis achevé à coups de bâton.

Deux apôtres, deux figures complémentaires : Philippe l’ardent, le missionnaire prompt et clairvoyant ; Jacques le sage, le pasteur solide et fidèle. Tous deux ont servi le Christ jusqu’au bout, avec cette fidélité des humbles qui savent que leur nom est écrit dans le ciel.

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