Fondateur des pères du Saint-Sacrement (+ 1868)
La figure spirituelle de saint Pierre-Julien Eymard (1811-1868) demeure aujourd’hui encore un témoignage lumineux de la centralité de l’Eucharistie dans la vie chrétienne. Né à La Mure, en Isère, dans une famille modeste et profondément croyante, il s’engage très tôt dans la vie sacerdotale. Ordonné prêtre pour le diocèse de Grenoble en 1834, il commence son ministère dans des paroisses rurales avant de rejoindre, en 1839, la Société de Marie (Maristes), au sein de laquelle il exercera diverses fonctions de direction et d’accompagnement spirituel.
C’est à la suite d’une expérience spirituelle marquante survenue à la basilique de Fourvière, à Lyon, qu’il discerne un appel plus spécifique : fonder une congrégation entièrement tournée vers l’adoration eucharistique. En 1856, après avoir quitté les Maristes, il fonde à Paris la Société du Saint-Sacrement, un institut à la fois contemplatif et apostolique, dédié à l’adoration perpétuelle et à la promotion de la communion fréquente, encore peu encouragée à l’époque.En 1858, il s’associe à Marguerite Guillot, tertiaire lyonnaise, pour fonder la branche féminine de son œuvre, les Servantes du Saint-Sacrement. L’évêque d’Angers, Mgr Angebault, en reconnaîtra officiellement les statuts en 1864. Saint Pierre-Julien Eymard développera également des œuvres destinées aux laïcs, telles que la Première communion des adultes et l’Agrégation du Saint-Sacrement.
Malgré les épreuves, notamment les tensions internes à sa congrégation qui entachèrent ses dernières années, le P. Eymard demeura fidèle à sa vocation. “Donnez-moi la croix, Seigneur”, écrivait-il, “pourvu que vous me donniez aussi votre amour et votre grâce.” Il s’éteint à La Mure le 1er août 1868, épuisé mais fidèle à son appel.
Béatifié en 1925 par Pie XI, il fut canonisé en 1962 par saint Jean XXIII, au terme de la première session du Concile Vatican II. En 1995, son nom est inscrit au calendrier liturgique de l’Église, à la date du 2 août.Son œuvre spirituelle, abondante et profondément nourrie par la contemplation eucharistique, est aujourd’hui encore accessible à travers une édition complète de ses écrits (17 volumes), disponibles en version imprimée et en ligne sur le site officiel de la congrégation qu’il a fondée.À l’heure où l’Église renouvelle son appel à l’adoration et à l’évangélisation, la figure de saint Pierre-Julien Eymard demeure un guide précieux pour vivre du Christ eucharistique, source et sommet de la vie chrétienne.
Avec Nominis