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Saint Roger

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Saint Roger
L’histoire de saint Roger, ou Ruggero di Canne en italien, commence dans les plaines des Pouilles, où il servit comme évêque de Canosa au début du XIIe siècle.

Dans les Pouilles, au XIIe siècle, l’histoire de saint Roger, évêque de Canosa, témoigne d’une ferveur populaire empreinte de dévotion et de traditions bien singulières. Celui qui fut d’abord un évêque local est devenu, par l’amour des fidèles, un protecteur vénéré de toute une région.

L’histoire de saint Roger, ou Ruggero di Canne en italien, commence dans les plaines des Pouilles, où il servit comme évêque de Canosa au début du XIIe siècle. Peu de détails subsistent sur sa vie avant sa mort, mais son héritage fut scellé dans les années qui suivirent. Lorsque Roger décéda vers 1129, son corps fut enterré dans la cathédrale de Canosa. Mais cette époque voyait fleurir une coutume bien particulière : celle de « voler des reliques », un acte paradoxal qui traduisait à la fois le désir de préserver la sainteté et une certaine compétition entre communautés.

Ainsi, peu de temps après la mort de Roger, des habitants de Barletta, une ville voisine, décidèrent de s’emparer des précieuses reliques de l’évêque défunt. Ils prirent non seulement son corps, mais également des vases sacrés et le trône épiscopal. Ces objets furent ramenés en triomphe à Barletta, renforçant la foi et l’identité de la ville. Mais cette aventure ne fut pas sans conséquences. L’année suivante, sous la pression des autorités religieuses, les habitants furent contraints de restituer une grande partie de leur butin. Cependant, le corps de Roger resta à Barletta, considéré par son successeur à Canosa comme moins important que les autres trésors.

Ce qui n’était qu’un vol devint rapidement une vénération. Les habitants de Barletta, attachés à leur nouveau trésor spirituel, firent de Roger un saint. Ils composèrent un office liturgique en son honneur et célébrèrent sa mémoire dans la cathédrale. Une prière particulière, incluse dans cet office, demandait : « Accorde-nous, par ses prières et ses vertus, d’être à jamais préservés de tout mal. »

Saint Roger devint alors le patron de Barletta et de tout l’archidiocèse de Trani-Barletta-Bisceglie. Sa figure légendaire, immortalisée dans une fresque de l’église de Barletta, représente la foi fervente de cette époque, où le sacré et le quotidien s’entremêlaient.

Aujourd’hui encore, saint Roger est vénéré comme un protecteur et un témoin de la foi. À Barletta, il demeure un symbole d’unité et de piété, rappelant une époque où les reliques étaient à la fois objets de convoitise et signes de bénédiction divine.

Avec Nominis

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