Vierge romaine (+ 230 )
En ce 22 novembre, l’Église fête sainte Cécile de Rome, figure féminine parmi les plus vénérées de la tradition chrétienne. Si l’histoire documentée demeure discrète sur sa vie, quelques points sont établis avec certitude. Issue d’une grande famille romaine, les Cecilii, elle fut chrétienne dès son jeune âge et soutint généreusement les premiers papes. Selon la tradition, après la conversion de son époux Valérien, le couple fit don à l’Église d’un terrain devenu plus tard l’un des lieux majeurs de la mémoire chrétienne: les catacombes de Saint Calixte, où Cécile reçut l’honneur d’être ensevelie au milieu des papes.
Au IXe siècle, ses reliques furent transférées dans l’église Sainte-Cécile du Transtévère, sur les rives du Tibre. Autour de ces données historiques s’est greffée, au fil des siècles, une riche tradition spirituelle. La Cécile légendaire, vierge et martyre, a progressivement remplacé l’image plus sobre de la dame romaine pieuse et bienfaitrice qui, comme le rapporte la tradition, « chantait dans son cœur la gloire de Dieu ». Cette expression, simple et profonde, continue d’inspirer particulièrement les chanteurs et chanteuses qui se placent sous son patronage.
Sainte Cécile occupe une place singulière dans l’Église, notamment en France où elle est la patronne principale du diocèse d’Albi et titulaire de l’église cathédrale. Le diocèse rappelle que « selon la tradition, elle fut fiancée à un jeune homme prénommé Valérien, qu’elle convertit au christianisme. Ayant refusé d’honorer les divinités romaines, ils souffrirent tous deux le martyre aux alentours de l’an 220; Tiburce, le beau-frère de Cécile, fut également martyrisé ». Au fil des siècles, la dévotion envers la sainte n’a cessé de croître. Son nom figure au premier canon de la messe, signe de l’enracinement profond de son culte. Elle est également devenue la patronne des musiciens, titre popularisé par la diffusion de son récit de Passion, où la tradition souligne son chant intérieur et sa fidélité inébranlable.
Depuis l’Antiquité, une église de Rome porte son nom, sa tombe est toujours vénérée sur la voie Appienne, et son exemple continue de se diffuser dans l’Église entière. Cécile y est présentée comme un modèle de femme chrétienne ayant embrassé la virginité, témoigné avec courage de sa foi et accepté le martyre par amour du Christ.
Cette admiration se retrouve dans la poésie spirituelle, notamment chez sainte Thérèse de Lisieux, qui écrivait en son honneur:
O sainte bien-aimée, je contemple ravie,
Le sillon lumineux qui demeure après toi.
Je crois entendre encore ta douce mélodie.
Oui, ton céleste chant arrive jusqu’à moi.
Avec nominis
