‘pucelle d’Orléans’ (+ 1431)
Fille de paysans lorrains, celle que l’on appelait familièrement Jeannette n’avait que treize ans lorsqu’elle entendit pour la première fois les voix de saint Michel, sainte Catherine et sainte Marguerite. Pendant trois années, ces voix célestes l’exhortèrent à accomplir une mission qui dépassait l’entendement : libérer la France de l’occupation anglaise et faire sacrer le dauphin à Reims.Contre toute attente, en 1429, cette jeune fille de seize ans, sans instruction militaire, parvient à convaincre Charles VII à Chinon. À la tête d’une petite armée, elle libère Orléans en huit jours, une ville assiégée depuis sept mois. Deux mois plus tard, elle accompagne le roi à Reims pour le couronnement. L’histoire de France venait de basculer, portée par la foi d’une adolescente.
Mais la gloire fut de courte durée. Abandonnée par ceux qu’elle avait servis, Jeanne est capturée à Compiègne, livrée aux Anglais, puis soumise à un procès inique. Accusée entre autres de porter des habits d’homme, elle est condamnée comme hérétique. Elle affronte la prison, les moqueries, les menaces et les assauts sans jamais renier ses voix, ni sa fidélité à Dieu et à l’Église. Le 30 mai 1431, à Rouen, elle est brûlée vive à l’âge de dix-neuf ans. Ses dernières paroles furent pour le Seigneur : « Messire Dieu, premier servi. »
Il faudra attendre près de cinq siècles pour que l’Église reconnaisse officiellement sa sainteté : Jeanne est déclarée vénérable en 1894, béatifiée en 1909, puis canonisée en 1920. Deux ans plus tard, le pape Pie XI la proclame patronne secondaire de la France, aux côtés de la Vierge Marie.Symbole d’union entre la foi et la patrie, Jeanne d’Arc incarne cette « femme forte » dont parlait Benoît XVI, capable de faire jaillir la lumière de l’Évangile dans les heures les plus sombres de l’Histoire. Dans une France divisée et découragée, elle demeure un signe de fidélité, de courage et d’espérance. Sa fête est célébrée par l’Église catholique le 30 mai, et par la République française chaque deuxième dimanche de mai.
À Domrémy, sa terre natale, à Rouen, où elle offrit sa vie, et dans tant d’églises de France qui conservent son image, sainte Jeanne d’Arc continue de parler au cœur des chrétiens, comme un appel brûlant à servir Dieu avant tout.
Avec Nominis