Malgré les demandes répétées, le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, refuse de s’expliquer sur la sélection opaque des journalistes placés au premier rang lors de la première audience de Léon XIV. Silence gêné ou vieille habitude bergoglienne ? L’audience accordée par Léon XIV aux médias a révélé un fonctionnement opaque que le nouveau pape canoniste devra, tôt ou tard, réformer.
Lundi matin, sur la place Saint-Office, les journalistes se pressaient nombreux, accréditation à la main, pour assister à l’une des premières audiences publiques du pape Léon XIV. Dès l’aube, une file dense s’est formée pour passer les contrôles d’entrée. Pourtant, à la surprise de beaucoup, certains confrères semblaient mieux informés que d’autres : ils ont contourné les files et pénétré directement dans la salle Paul VI. Aucune indication de la Salle de presse du Saint-Siège ne mentionnait pourtant un quelconque système de priorité.La surprise ne s’est pas arrêtée là. Une fois dans l’Aula Nervi, les journalistes ont découvert que les premiers rangs,ceux qui permettent d’approcher personnellement le Souverain Pontife et parfois de lui baiser la main,étaient déjà occupés. Et pas par hasard : quelques visages bien connus y avaient pris place. Qui les avait choisis ? Pourquoi eux ? Et selon quels critères ?
Une sélection sans critères apparents
La Bussola précise que dans les courriels adressés aux journalistes accrédités, aucun détail n’était donné sur les modalités d’attribution des places. Tribune Chrétienne a adressé une demande de clarification au directeur de la Salle de presse, Matteo Bruni. À ce jour, aucune réponse officielle n’a été fournie. Même un message direct, envoyé à titre personnel, est resté sans réponse. Un silence qui interroge et inquiète.Selon certains confrères présents, Matteo Bruni aurait évoqué un « tirage au sort » réalisé en amont. Une explication officieuse, donnée à la volée, qui n’est étayée par aucun document, aucune liste, aucune procédure transparente. Si ce tirage au sort a bien eu lieu, pourquoi n’en a-t-on pas été informés ? Et pourquoi certains journalistes semblent-ils avoir bénéficié, de manière répétée, de ces privilèges ?
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Cette absence de réponse nourrit le sentiment que la sélection a été opérée selon des critères arbitraires, voire relationnels. Des journalistes mères de famille, venues avec des enfants en bas âge, et qui auraient pu légitimement bénéficier d’une priorité, sont restées debout ou reléguées au fond de la salle. Une situation qui ne manque pas de susciter malaise et frustration.
La communication vaticane en question
Ce n’est pas la première fois que la Salle de presse du Saint-Siège est critiquée pour son manque de transparence. Sous la direction de Matteo Bruni, certains professionnels accrédités ont l’impression croissante que les règles varient selon les affinités ou les recommandations discrètes. La gestion des invitations, des accès et des communications semble parfois relever plus du carnet d’adresses que d’un fonctionnement clair et équitable.
Dans une récente déclaration, Monseigneur Georg Gänswein a affirmé que « la saison de l’arbitraire est désormais terminée ». Il faut espérer que cette promesse devienne réalité sous le pontificat de Léon XIV.
Un pape attaché aux règles
Devenu pape, le cardinal Prévost devra faire face à ces dérives silencieuses qui entachent le sérieux de la Curie. Et cela commence par une réforme de la communication interne, là où la confiance des journalistes se gagne ou se perd.L’épisode des « premiers rangs » n’est peut-être qu’un détail aux yeux de certains. Mais il en dit long sur les habitudes installées au fil du pontificat précédent, où la proximité avec certaines figures médiatiques ou idéologiques semblait ouvrir bien des portes. Ce fonctionnement par réseaux et privilèges ,que d’aucuns qualifient entre murmures de « petits arrangements entre amis bergogliens », ne saurait perdurer à l’ère de Léon XIV.
Si la saison de l’arbitraire est vraiment terminée, alors la Salle de presse devra elle aussi apprendre à fonctionner à la lumière de la vérité et non dans l’ombre des passe-droits.